Procès Colonna : délocalisation en Corse
Sortir de la salle d’audience pour aller chercher la vérité. La défense d’Yvan Colonna a sollicité un transport de justice sur les lieux de l’attaque de la gendarmerie de Pietrosella et de l’assassinat du préfet Claude Erignac. Un transport qui lui a été accordé.
_ “Incontestablement, au fil des audiences, des éléments nouveaux sont intervenus”, a expliqué l’un des quatre avocats d’Yvan Colonna, maître Philippe Dehapiot. Estimant que “l'instruction incomplète dans ses fondements et dans sa logique” justifiaient cette demande.
La décision du transport de la cour d’assises spéciale de Paris jusqu’en Corse dépend du seul bon vouloir de son président. Dans le cas présent, il faut emmener en Corse l’accusé, ses avocats, les magistrats, les parties civiles et leurs avocats. Des modalités “difficiles à réaliser”, admet maître Dehapiot, “mais ce n’est pas le problème de la défense”, précise l’avocat. La reconstitution des faits quant à elle a été refusée.
La date du transport n'a pas encore été précisée.
_ En attente cet après-midi, un entracte médiatique : l'audition de Claude Guéant. Le secrétaire général de l'Elysée devra s'expliquer sur un entretien récent avec Roger Marion, l'ancien chef de la police antiterroriste.
Protéger quelqu’un ou quelques-uns
Hier, Yvan Colonna est revenu sur les auditions des six membres du commando déjà condamnés. Tour à tour, ils ont assuré que le berger de Cargèse ne faisait pas partie de leur groupe. Refusant de donner le moindre détail, ils se sont contentés d’indiquer qu’ils avaient donné le nom d’Yvan Colonna à tort, sous la pression des gardes à vue.
Cette mise hors de cause un peu molle fait dire ce matin à Yvan Colonna "qu’ils ont fait le choix de prendre le risque de (le) faire condamner à perpétuité pour protéger quelqu’un d’autre ou quelques-uns". Hier, l’un des condamnés, Alain Ferrandi, avait donné un point à l’accusation en maintenant que le complot comptait sept membres et qu’un manquait toujours à l’appel. Affirmant dans la foulée, mais sans entrain, qu’Yvan Colonna n’en faisait pas partie.
Yvan Colonna comparaît devant la cour d’assises spéciale de Paris pour l’assassinat du préfet Claude Erignac, en février 1998. Il a toujours nié être le tireur. Pour ce crime présumé, il risque la réclusion criminelle à perpétuité.
Gilles Halais
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