Procès Colonna : de plus en plus de doutes
C'était peut-être le témoignage le plus attendu de ce procès. Et pourtant l'audition de Marie-Ange Contart, seule a avoir croisé le regard du tueur, a finalement apporté plus de questions que de réponses.
Le soir du 6 février 1998, la jeune femme, alors âgée de 23 ans, accompagnée de sa mère, remonte en voiture la rue d'Ajaccio où le préfet de Corse est tué. Elle est alertée par ce qui lui semble être des tirs de pétards. Elle aperçoit deux hommes, l'un brun en bas de la rue et l'autre
blond, à moitié caché derrière une voiture en stationnement. Pour Marie-Ange Contart, aucun des deux hommes ne correspond à Yvan Colonna.
Plus inquiétant : Marie-Ange Contart a aujourd’hui remis en cause l'attitude des enquêteurs, laissant entendre qu’ils avaient privilégié à tout prix la piste du berger corse. Pendant les dix ans de l'instruction, son témoignage capital, car le plus précis, a été maintes fois sollicité par les enquêteurs. Mais leur attitude a changé, explique la jeune femme, lorsqu'en 2001, elle n'a pas reconnu dans la photo d'Yvan Colonna l'homme qu'elle avait vu avec une arme. Elle dit aussi avoir eu l'impression d'être surveillée à partir de ce moment-là.
Cette audition, censée éclairer le procès, ne fait qu’accentuer les doutes qui planent sur la personne d’Yvan Colonna. Doutes déjà soulevés par Bernard Bonnet, appelé à la barre lundi prochain mais qui s’est confié en avant-première au micro de France Info.
Aujourd'hui à la retraite, Bernard Bonnet a été le successeur de Claude Erignac et l’une des premières personnes à enquêter sur son assassinat. Ses recherches l'ont amené dès le mois de novembre 1998 à transmettre une liste de noms à la justice. Parmi ces noms ne figurait pas celui d'Yvan Colonna mais celui de son frère Stéphane, depuis mis hors de cause. Un témoignage qui pourrait à nouveau ébranler l'accusation.
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