Premiers interrogatoires dans le procès des emplois fictifs
Il est décrit dans l'ordonnance de renvoi comme “le concepteur, l'auteur et le bénéficiaire” du système. Mais il n'est pas là. Qu'importe, ont estimé toutes les parties du procès, les débats de fond auront lieu, que Jacques Chirac soit là ou non.
C'est donc devant une salle d'audience beaucoup moins encombrée de micros et de caméras que le président, Dominique Pauthe, a commencé par lire un rapport résumant l'affaire et ses deux volets : celui instruit à Nanterre, qui porte sur sept emplois présumés fictifs et celui qui a été instruit à Paris et qui porte sur 21 emplois litigieux.
Selon l'ordonnance de renvoi, ils étaient mis à disposition d'élus RPR ou d'autres partis amis, ou n'avaient tout simplement aucune affectation. Plusieurs d'entre eux auraient été chargés de préparer la campagne présidentielle de 1995.
Durant l'instruction, Jacques Chirac a toujours nié l'existence d'un “système organisé”, arguant que tous ces emplois étaient “légitimes” et “utiles” à la ville de Paris. Ce qui ne l'a pas empêché d'avoir négocié un dédommagement avec ladite ville pour qu'elle retire sa plainte. L'UMP a remboursé 1,7 million d'euros et Jacques Chirac, 500.000. Le tribunal a toutefois fait remarquer à ses avocats qu'il n'avait pas à ce jour reçu de preuve de ce versement et l'a de nouveau demandé.
Le président a ensuite lancé les interrogatoires des prévenus, commençant par l'ancien directeur de cabinet de Jacques Chirac à la mairie de Paris, Michel Roussin. Il a nié tout rôle actif, se définissant comme un “gestionnaire arithmétique”. Il a assuré n'avoir qu'une mission de gestion des contrats de travail, et n'être pas intervenu dans les recrutements. “La signature des contrats, c'est anecdotique”, a-t-il juré.
Son interrogatoire sera suivi de celui de l'autre directeur de cabinet de l'ancien maire de Paris, Rémy Chardon.
Grégoire Lecalot, avec agences
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