VRAI OU FAKE : les chiffres concernant les refus d’obtempérer en France sont-ils corrects ?
Le ministre de l’Intérieur a affirmé que les policiers ne tiraient que dans 0,5 % des cas. Mais sur quoi se basent ces chiffres ? Après vérification, il se trouve que la moyenne est plus élevée.
Deux tirs mortels de policiers ont eu lieu le même jour après des refus d’obtempérer à Nice (Alpes-Maritimes) et à Rennes (Ille-et-Vilaine). Mais selon le ministre de l’Intérieur, cela reste rare. "Les forces de l’ordre n’utilisent leur arme que dans 0,5 % des cas" de refus d’obtempérer, a affirmé Gérald Darmanin le 1er septembre, sur CNews. Pour obtenir ce chiffre, le ministre a pris le nombre total de refus d’obtempérer en 2020, et le nombre de tirs de police sur des véhicules en mouvement.
Le nombre de tirs de policiers en France est élevé par rapport aux pays européens
Mais dans son calcul, le ministre de l’Intérieur confond deux chiffres : celui des refus d’obtempérer sans danger immédiat pour le policier, et les refus d’obtempérer exposant autrui à un risque de mort ou de blessures. C’est dans cet unique cas précis que le policier a le droit de faire feu. En prenant les bons chiffres (153 tirs sur 4 543 refus d’obtempérer), on arrive cette fois à 3,3 % de tirs de police et non 0,5 %. Comparée aux autres pays européens, la France est dans la moyenne haute du nombre de tirs.
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