: Vidéo Visages des policiers floutés : "L'idée du ministre de l'Intérieur, c'est de protéger les policiers qui nous protègent", explique Marlène Schiappa
Gérald Darmanin a annoncé jeudi être favorable à l'interdiction de la diffusion de vidéos où les visages des policiers ne sont pas floutés.
"On est dans une situation en France où les policiers sont mis en cause sans cesse" voire "parfois persécutés", a déclaré Marlène Schiappa, ministre déléguée chargée de la Citoyenneté sur franceinfo vendredi 11 septembre. Elle justifie ainsi la proposition retenue par le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, "d'obliger les télés et les réseaux sociaux à ne pas diffuser les images des visages des policiers mais de les flouter" jeudi 10 septembre en cloture du 9e congrès de l'Unsa Police. "L'idée du ministre de l'Intérieur, c'est de vouloir protéger les policiers qui nous protègent", a-t-elle indiqué.
On devrait célébrer l'engagement de la police républicaine qui nous protège toutes et tous et on n'est pas dans cette situation.
Marlène Schiappa, ministre déléguée chargée de la Citoyennetéà franceinfo
"On est dans une situation en France où les policiers sont mis en cause sans cesse et où parfois on montre leur visage, leur identité et, jusqu'à chez eux, ils sont ensuite parfois, je ne dis pas tout le temps, mais parfois persécutés parce qu'ils sont policiers", a-t-elle expliqué. Une persécution que subissent aussi selon elle les enfants de policiers : "lls ont des problèmes à l'école, parce qu'on se moque d'eux, parce que parfois, on les attaque, on les agresse, on les frappe."
Des manifestations retransmises "en direct différé"
Plusieurs questions se posent avec la mise en place d'une telle mesure, notamment celle de la retransmission en direct des manifestations par les médias. Pourront-ils continuer à filmer les policiers qui assurent le maintien de l'ordre ? "On peut tout simplement diffuser en direct en floutant", a affirmé la ministre. "Il y a des techniques maintenant qui font un direct différé de quelques secondes, de quelques minutes. Il y a beaucoup de chaînes qui le font en direct différé et ça permet justement de flouter entre temps."
La ministre préconise que les lanceurs d'alerte qui dénoncent les violences policières "s'adressent à la justice". Selon elle, "s'il y a une alerte à lancer, il faut la lancer à la justice. La justice ne se rend pas en diffusant des images de qui que ce soit, un policier ou une autre personne", a-t-elle expliqué.
Des policiers filmés "en espérant la bavure"
"Nous parlons des policiers qui, lorsqu'ils sont en train de faire leur travail, sont filmés à deux centimètres devant leur nez, a affirmé la ministre. On les filme à longueur de journée en attendant, et parfois même, je le dis pardon, ce n'est pas politiquement correct, en espérant la bavure et en le filmant à longueur de journée. Ensuite c'est diffusé sur les réseaux sociaux, avec parfois des appels au lynchage."
La mesure du ministre de l'Intérieur est en "discussion". Selon elle, "chacun pourra avoir voix au chapitre. Les syndicats de policiers, évidemment, mais évidemment les parlementaires et on en discutera", mais "l'idée du ministre de l'Intérieur, c'est de vouloir protéger les policiers qui nous protègent", a-t-elle conclu.
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