Violences de la Brav-M : "Il n'est pas question que je propose sa dissolution", assure le préfet de police de Paris
"Il y aura des mesures qui seront prises dans un cadre juridique, je ne les annonce pas à l'avance", a déclaré samedi 25 mars sur franceinfo Laurent Nuñez, préfet de police de Paris, après la diffusion d'un enregistrement audio où l'on entend plusieurs policiers des brigades de répression de l'action violente motorisées (Brav-M) menacer et intimider un groupe d'individus interpellés lundi soir à Paris, lors d'une manifestation contre la réforme des retraites. Laurent Nuñez dit avoir saisi l'Inspection générale de la police nationale (IGPN).
"L'IGPN va faire toute la lumière sur cette affaire et me fera des propositions comme le veut la procédure, précise le préfet de police de Paris. Les investigations sont en cours" et "ma volonté est que toute la lumière soit faite sur cette affaire et sur ces propos qui sont inacceptables."
Des élus de la région et des députés de la France insoumise demandent le démantèlement de cette brigade. "Ils parlent de la Brav-M et ce n'est évidemment pas à l'ordre du jour, prévient Laurent Nuñez. Le comportement de quelques individus ne doit pas jeter l'opprobre sur toute une unité qui, ces dernières années et singulièrement en ce moment, prouve toute son utilité."
"La Brav-M, ce sont des fonctionnaires de police et ils sont formés pour faire du maintien de l'ordre"
Laurent Nuñez, le préfet de police de Parisà franceinfo
"Ils ont des motos qui leur permettent de se déplacer vite dans la capitale, explique le préfet de police de Paris, et quand on est confrontés, comme ces derniers jours, à des petits groupes d'émeutiers qui se dispersent dans la capitale pour allumer des incendies au risque d'attenter aux biens et aux personnes, évidemment que la Brav-M est une unité indispensable pour le maintien de l'ordre républicain dans Paris. Donc, il n'est pas question que je propose sa dissolution."
Policiers et gendarmes "interviennent dans un contexte dégradé"
Le niveau de formation et de recrutement de ces agents a été pointé du doigt ces derniers jours. Des policiers qui doivent parfois faire face à des jets de pavés, des cocktails Molotov en marge des manifestations. "Nos policiers et nos gendarmes interviennent dans un contexte dégradé, où ils reçoivent des projectiles. Ils sont formés pour endurer tout cela, riposter et interpeller des casseurs", estime Laurent Nuñez. Que les manifestations soient déclarées ou pas, l'intervention de la Brav-M est nécessaire, estime le préfet de police de Paris, quand "il y a des exactions et des atteintes graves aux biens et aux personnes."
Laurent Nuñez a répondu au Commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe, qui s'alarme d'un usage excessif de la force : "C'est assez récurrent. Je ne crois pas que les manifestants qui intègrent les cortèges syndicaux rencontrent des difficultés particulières pour manifester. C'est la police qui rend les choses possibles, les protège et garantit la liberté d'expression dans notre pays."
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