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Violences contre un producteur à Paris : "Ça montre qu'avoir des images sert dans pareil cas", réagit le journaliste Valentin Gendrot

"M. Darmanin est dans la réaction, mais il a tous les éléments pour être dans l'action. Il va falloir qu'il se réveille", affirme sur franceinfo le journaliste, auteur de "Flic, un journaliste a infiltré la police".

Article rédigé par franceinfo
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Un commissariat en Île-de-France. Photo d'illustration. (GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP)

"Ça montre qu'avoir des images, lors d'une manifestation ou des images de caméras de vidéosurveillance, sert dans pareil cas", a réagi jeudi 26 novembre sur franceinfo Valentin Gendrot, journaliste, auteur de Flic, un journaliste a infiltré la police publié en septembre dernier aux éditions Goutte d'Or, après la révélation par le site Loopsider de violences sur un homme noir par des policiers dans le 17e arrondissement de Paris. Michel, la victime bénéficie d'une ITT de six jours et trois policiers ont été suspendus. Sans les images, "ce producteur aurait pu être condamné par la justice pour les faits qui lui auraient été reprochés", parce que les policiers ont tenté de "manipuler la vérité pour inventer une histoire".

franceinfo : Vous aviez décrit dans votre livre des scènes de violences policières. Sont-elles comparables à ce que l'on a pu découvrir sur ces images révélées par le site Loopsider ?

Valentin Gendrot : Les images ont été dévoilées par le site Loopsider sont encore plus violentes que ce que j'ai pu vivre moi dans les cas de violences policières que j'ai pu raconter dans le livre. C'est le grand point commun entre ce que je peux raconter dans mon livre et ce que l'on a pu découvrir ce matin. Ça montre qu'avoir des images, lors d'une manifestation ou des images de caméras de vidéosurveillance sert dans pareil cas évidemment.

"Ce monsieur, ce producteur, Michel, aurait pu être condamné par la justice pour les faits qui auraient été reprochés. Or c'est tout l'inverse qui va se passer heureusement."

Valentin Gendrot, journaliste

à franceinfo

Ce genre de choses peut arriver hors des caméras. Que se passe-t-il dans ce cas-là ?

Les violences policières hors radar, comme celles que j'ai pu montrer dans le livre auraient pu rester hors radar s'il n'y avait pas eu les images des caméras de vidéosurveillance et c'est le grand problème parce que tous les jours ou presque, vous pouvez avoir ce genre de cas qui ne seront jamais médiatisés. Aujourd'hui, on a un cas médiatisé. On en a eu un autre lundi sur la place de la République. Ça fait déjà deux cas de violences policières en une semaine.

On peut avoir une critique des syndicats policiers sur des attitudes individuelles. Est-ce qu'il y a pour vous une forme responsabilité collective au-delà d'un cas en particulier sur le fait que des scènes comme celle-ci reviennent régulièrement ?

La responsabilité est collective à partir du moment où les syndicats de police ou même les policiers vont continuer à nier l'évidence à être dans le déni de réalité, à savoir, dire que les violences policières n'existent violences policières. Les violences policières existent et comme je le montre dans le livre aussi, c'est que la police est un clan où les policiers ne vont pas se dénoncer les uns les autres, donc les responsabilités sont individuelles, comme la vidéo l'a montré ce matin. Mais elle est aussi collective pour la non-dénonciation de toutes ces violences policières là où il y a une négation de la violence policière. Tout cela montre l'éloignement de la hiérarchie, les plus grands gradés de la police qui vont sur le terrain, ce sont des brigadiers-chefs ou des majors ce ne sont pas des commissaires ou des commandants de police. C'est le grand problème. La responsabilité est aussi gouvernementale et dans les mains du ministre de l'Intérieur. Qu'est-ce qu'on fait quand on a des images comme ça ? On est dans la réaction. On est dans l'action ? M. Darmanin est dans la réaction, mais il a tous les éléments pour être dans l'action. Il va falloir qu'il se réveille.

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