Manifestation contre la loi "sécurité globale" : une enquête ouverte après les blessures subies par un photographe syrien samedi
Cette enquête, ouverte par le parquet de Paris et confiée à l'IGPN vise à éclaircir les conditions de survenance de la grave blessure au visage de ce photographe âgé de 24 ans.
Un coup de matraque d'un fonctionnaire de police pourrait être en cause. Une enquête a été ouverte lundi 30 novembre en "recherche des causes des blessures" subies par le photographe syrien Ameer al-Halbi, collaborateur de l'AFP et de Polka, lors de la manifestation samedi, a indiqué le parquet de Paris. Cette enquête, confiée à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), vise à éclaircir les conditions de survenance de la grave blessure au visage de ce photographe âgé de 24 ans qui avait couvert le conflit syrien pour l'AFP et est installé en France depuis près de trois ans.
Ameer al-Halbi se trouvait sur le terrain à titre indépendant lors de la manifestation contre le texte de loi "sécurité globale" et les violences policières. "Nous sommes choqués par les blessures infligées à notre collègue Ameer al-Halbi et nous condamnons cette violence non provoquée", a réagi dimanche Phil Chetwynd, directeur de l'information de l'AFP. Il a souligné qu'au moment des faits, Ameer al-Halbi "exerçait son droit légal comme photojournaliste couvrant les manifestations dans les rues de Paris" et qu'il "se trouvait avec un groupe de collègues clairement identifiés comme journalistes".
Une enquête "administrative interne" déjà ouverte
Dans un communiqué, le SNJ-CGT de l'AFP exige "non seulement des excuses des forces de police mais aussi du ministre Darmanin qui s'était jusqu'à présent contenté de fustiger les auteurs d'agressions de policiers, tout comme en guise de signe d'apaisement le départ du préfet Lallement". Une enquête "administrative interne" réclamée par l'AFP a déjà été ouverte par la police pour déterminer les circonstances de l'incident.
Ameer al-Halbi a raconté à l'AFP qu'au moment des échauffourées en fin de manifestation place de la Bastille, il avait pris quelques minutes avant l'incident "des photos de policiers qui étaient en train de frapper quelqu'un". Quelques minutes plus tard, "les policiers sont arrivés et d'un coup je me suis retrouvé au sol, je ne me suis pas rendu compte de ce qui s'est passé. Je pense que c'était un seul coup. Les gens m'ont marché dessus puis quelqu'un m'a aidé", a raconté ce photographe. "Je n'avais pas mon équipement de protection, confisqué par la police pendant une manifestation de 'gilets jaunes' car je n'avais pas de carte de presse", a-t-il ajouté.
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