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Affaire Adama Traoré : les juges veulent entendre deux témoins clés

Après quatre années de bataille judiciaire, l'enquête sur la mort du jeune en 2016 dans les locaux de la gendarmerie est relancée. 

Article rédigé par franceinfo, David Di Giacomo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Une banderole réclamait "Justice pour Adama" lors d'une manifestation à Paris pour le premier anniversaire de la mort du jeune homme, le 22 juillet 2017 à Paris. (JULIEN MATTIA / LE PICTORIUM / MAXPPP)

Les juges d’instruction chargés de l’affaire Adama Traoré veulent désormais entendre deux témoins clés dans cette affaire, a appris vendredi 5 juin franceinfo de source proche de l’enquête.

Cela a été signifié à toutes les parties - et donc à la famille du jeune homme de 24 ans mort en 2016  après une interpellation musclée - au lendemain de la manifestation, mardi soir, contre les violences policières à Paris. Après, également, qu’une contre-expertise demandée en urgence par la famille d’Adama Traoré a conclu à la responsabilité de la technique d'interpellation des gendarmes dans le décès du jeune homme.

Les juges veulent entendre un homme et une femme


Parmi les deux témoins que les juges veulent entendre, l’homme de 38 ans chez qui le jeune homme s’était réfugié, quelques minutes avant son interpellation. Un homme qui avait été entendu une fois par les gendarmes, mais jamais par les juges. L’autre témoin que les juges veulent entendre est une femme qui, selon les déclarations d’un gendarme, a assisté à la tentative d’interpellation d’Adama Traoré dans la rue.

Interrogé par franceinfo, Maître Yassine Bouzrou, qui défend la famille d’Adama Traoré, a regretté le temps mis par la justice à interroger ces deux témoins: "Il est inadmissible, dit-il, d’avoir attendu des années pour obtenir les auditions de témoins aussi importants!".

Un rebondissement dans l'enquête

L’audition prochaine de ces deux témoins est en effet un rebondissement dans cette enquête, qui intervient alors que l’affaire Adama Traoré a été remise au premier plan médiatique par la mobilisation de mardi contre les violences policières, à Paris. La famille d’Adama Traoré faisant le lien entre ce qui est arrivé au jeune homme de 24 ans à Beaumont-sur-Oise, et la mort - qui a suscité une vague mondiale d’indignation - de George Floyd, un homme noir étouffé par un policier blanc aux Etats-Unis.

L’avocat de deux des trois gendarmes placés sous le statut de témoin assisté dans cette affaire, maître Rodolphe Bosselut, a indiqué à franceinfo qu’il assisterait lui aussi, avec ses confrères qui défendent le troisième gendarme impliqué, à l’audition du témoin chez qui Adama Traoré s’était réfugié.

Depuis le début de l’instruction de cette affaire, c’est la deuxième fois que les juges relancent des actes d’instruction après avoir reçu une expertise médicale des parties civiles.

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