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Vidéo Affaire Boulin : "J'ai toujours pensé qu'on ne pouvait pas laisser les assassins impunis", affirme la fille du ministre mort en 1979

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VIDEO. Affaire Boulin : "J'ai toujours pensé qu'on ne pouvait pas laisser les assassins impunis", affirme la fille du ministre mort en 1979
VIDEO. Affaire Boulin : "J'ai toujours pensé qu'on ne pouvait pas laisser les assassins impunis", affirme la fille du ministre mort en 1979 VIDEO. Affaire Boulin : "J'ai toujours pensé qu'on ne pouvait pas laisser les assassins impunis", affirme la fille du ministre mort en 1979
Article rédigé par France 2
France Télévisions

Cela fait quarante-deux ans que le corps de Robert Boulin a été retrouvé dans un étang de la forêt de Rambouillet. La famille, assistée aujourd’hui par l’avocate Marie Dosé, se bat pour connaître la vérité, car elle ne croit pas à la thèse officielle du suicide… Extrait du magazine "13h15 le dimanche" du 31 octobre 2021.

La famille de Robert Boulin, ministre du Travail et de la Participation de Valéry Giscard d’Estaing, retrouvé mort, le 30 octobre 1979, dans un étang de la forêt de Rambouillet, dans les Yvelines, a assigné l’Etat pour "faute lourde" en juin 2021. Le juge a réagi en septembre. Un ultime rebondissement que Fabienne Boulin-Burgeat et son conseil Marie Dosé ont révélé jeudi 28 octobre lors d’une conférence de presse, quarante-deux-ans après les faits. Officiellement, l’homme politique s'est suicidé dans quelques dizaines de centimètres d'eau après avoir absorbé des barbituriques.

"En septembre 2021, je reçois à mon cabinet un rejet de demandes d’actes qui refuse 24 demandes d’actes de la partie civile [notamment des demandes d'auditions de témoins]… Le pire, c’est quand la mauvaise foi s’installe dans un travail judiciaire et va jusqu’à considérer que tout ce qui est postérieur au décès de Robert Boulin ne doit pas être exploité, affirme l’avocate (…) Tous ceux qui ont pu témoigner de la sortie du corps, de l’endroit où il était… tout ça n’intéresse  absolument pas puisqu’ils n’étaient pas là quand la personne a été peut-être assassinée. Ça veut dire qu’on ne va même plus exploiter les scènes de crime… Et c’est la motivation de l’ordonnance."

"Il s’agit de l’honneur de mon père et de la vérité"

"Voilà ce que nous voulions vous dire, entre colère et révolte, mais pas lassitude, car comme le dit Fabienne Boulin-Burgeat, elle n’est pas une victime, mais une résistante", conclut Me Dosé qui a fait appel de ces refus devant la cour d'appel de Versailles. Ironie de la situation, les deux femmes se sont adressées à la presse dans une salle d’un restaurant près des Invalides, à Paris, aux murs décorés de portraits de femmes et d’hommes politiques. Sa cliente rappelle le sens de son combat au magazine "13h15 le dimanche" (replay) : "Je ne suis pas une entêtée, mais je suis obstinée et résolue. Il s’agit de l’honneur de mon père et de la vérité."

"Il y a des moments où on se pose des questions, car c’est très lourd psychologiquement, financièrement, pour ses enfants… précise Fabienne Boulin-Burgeat. C’est quarante-deux ans de lutte, ce n’est pas rien. Bien sûr qu’il y a des moments de découragement mais, finalement, j’ai toujours pensé qu’on ne pouvait pas laisser les assassins impunis. Cette impunité est insupportable. Ce n’est pas simplement un mort, Robert Boulin, c’est aussi quelqu’un qui avait la passion du service public, et pour essayer de défendre l’intérêt général." Dans la procédure civile visant l'Etat pour "faute lourde", une audience de mise en état est prévue le 17 janvier 2022.

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