Mobilisation contre les violences policières : 22 personnes interpellées à Paris et en banlieue
Quinze établissements scolaires ont été perturbés mardi, dont onze à Paris.
Vingt-deux personnes ont été interpellées, mardi 28 février, à Paris et en banlieue, notamment pour jets de projectiles et dégradations, lors d'une nouvelle journée de mobilisation des lycéens contre les violences policières, selon des sources policières.
Sept personnes ont été interpellées à Paris, dix à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), quatre à Gennevilliers et une à Clichy (Hauts-de-Seine). Un jeune de 16 ans a été interpellé pour avoir lancé un projectile sur la proviseure d'un établissement du 9e arrondissement, légèrement blessée.
Quinze établissements perturbés
La ministre de l'Éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, a condamné "fermement la violence dont a été victime ce matin la proviseure du lycée Jules-Ferry à Paris".
Le premier syndicat des proviseurs, le SNPDEN-Unsa, a de son côté condamné "le climat de violence des blocages des lycées", déplorant qu'il y ait eu deux membres du personnel de direction blessés en moins d'une semaine.
Selon les autorités, quinze établissements étaient perturbés mardi en milieu de journée, dont onze à Paris. Deux établissements étaient touchés dans les Hauts-de-Seine, un dans le Val-de-Marne et un en Seine-Saint-Denis. Des poubelles ont été incendiées devant plusieurs établissements parisiens, selon une autre source policière.
"On perd en crédibilité"
En fin de matinée, plusieurs centaines de jeunes, dont certains étaient masqués, se sont rassemblés sur le cours de Vincennes sous forte surveillance policière. Brandissant des banderoles "Flics armés, jeunesse blessée" ou "Pas de justice, pas de paix", ils sont ensuite partis par petits groupes dans les rues de la capitale.
Scandant "A bas l'Etat policier", "Justice pour Théo, on ne veut pas d'une police de fachos" ou encore "Justice pour Adama, on ne veut pas d'une police made in USA", ils ont notamment dégradé une voiture et dérobé des livraisons de supermarché. "D'un côté, j'ai la haine envers la police, mais d'un autre côté, on ne peut pas manifester contre les violences policières en étant nous-mêmes violents. On perd en crédibilité", a estimé un manifestant, Marius, 16 ans.
Zied, 16 ans, lycéen à François-Villon, dans le 14e arrondissement, a pour sa part regretté le caractère "sauvage" de la manifestation. "On ne peut pas revendiquer nos convictions de cette manière", a déclaré l'adolescent, qui compte désormais s'"organiser avec les syndicats lycéens, en assemblée générale". Jeudi dernier, un rassemblement des lycéens contre les violences policières et en "vengeance pour Théo" avait donné lieu à des heurts avec les forces de l'ordre à Paris, débouchant sur 28 interpellations.
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