JUSTICE – L'affaire des "ripoux" de Marseille prend un tour judiciaire. Douze policiers de la brigade anti-criminalité (BAC) du nord de Marseille, soupçonnés de vols et de racket, ont été déférés, vendredi 5 octobre, au parquet de Marseille. C'est ce qu'a indiqué le procureur de la République Jacques Dallest, lors d'une conférence de presse. Au total, treize policiers ont été placés en garde à vue et quinze autres ont été entendus librement par les enquêteurs de la police des polices, a encore précisé le magistrat.Des écoutes "explicites" et "accablantes"Le procureur a indiqué que les conversations des policiers de la brigade anti-criminalité – enregistrées de mai à septembre dans les voitures de fonction – sont "explicites" et "accablantes". Selon le magistrat, elles révèlent "tout un catalogue d'agissements inacceptables" qui "justifient une présentation devant un juge d'instruction". "Quand on lit les retranscriptions synthétiques des conversations tenues par les fonctionnaires de la BAC jour dans les véhicules, c'est assez instructif sur les pratiques délictueuses qui étaient en cours chez les intéressés".D'autres personnes potentiellement impliquéesCertains des agents mis en cause expliquent "qu'ils ne se souviennent de rien" ou qu'ils s'agissait "de plaisanteries ou de blagues", a confié le procureur. D'autres reconnaissent toutefois "des vols, des partages, des perceptions sur des revendeurs".Le procureur, qui a qualifié de "gangrène" ce "système organisé de vol, de racket et de trafic de drogue", a estimé "envisageable que d'autres personnes [outre les douze agents déférés] soient impliquées pénalement".