Manifestation contre les "méga-bassines" à Sainte-Soline : la LDH accuse les forces de l'ordre d'avoir entravé l'intervention des secours
"Nous avons explicitement entendu le médecin-urgentiste du Samu dire clairement qu'ils avaient l'ordre de ne pas intervenir de la part du commandement sur place", affirme dimanche 26 mars sur franceinfo Pierre-Antoine Cazau, l'un des avocats de la Ligue des droits de l'homme (LDH), au lendemain des affrontements à Sainte-Soline dans les Deux Sèvres entre forces de l'ordre et opposants aux méga-bassines qui ont fait plusieurs blessés dont un manifestant au pronostic vital engagé dimanche.
Les organisateurs dénoncent des entraves de la part des forces de l'ordre pour ralentir l'intervention des secours samedi 25 mars. Une équipe d'observateurs de la Ligue des droits de l'homme (LDH) – présente sur place – le confirme. Pierre-Antoine Cazau ajoute avoir assisté "à plusieurs appels avec le Samu de la part d'un médecin qui a expliqué qu'il y avait une urgence vitale. La réponse qu'on lui a apporté était qu'il ne pouvait pas intervenir."
"Il y a eu au minimum 20-30 minutes pendant lesquelles il n'y a pas eu d'intervention du Samu", précise l'avocat de la LDH avant d'ajouter : "Mais ça, c'est à partir du moment où nous on est alertés. Ce qui veut dire que le temps pendant lequel il y a eu cet appel est encore plus long". Et de conclure : "Là-dessus, on peut confirmer qu'il y a eu un délai long d'intervention."
Des conditions d'interventions "extrêmement difficiles" selon la préfecture
De son côté, la préfecture des Deux-Sèvres répond et affirme que "les services de secours (sapeurs-pompiers et Samu) sont intervenus dans des conditions extrêmement difficiles et ce alors que les heurts n'avaient pas cessé et que les forces de l'ordre continuaient à être prises à partie."
La préfecture justifie ensuite les temps d'intervention des secours en expliquant qu'il était difficile de localiser les blessés : "Avant même de pouvoir intervenir, les secours ont été confrontés à une première difficulté, localiser avec précision les blessés." Autre difficulté d'après la préfecture, le fait que les secours "ont ensuite été gênés dans leur progression par les affrontements qui se poursuivaient au plus près de la réserve de substitution. C'est notamment à partir de ce point que des médecins de la gendarmerie sont allés apporter des premiers soins à plusieurs blessés dont un manifestant grièvement touché, ou encore un photographe de presse victime d'un jet de pierre", conclut-elle.
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