Lettres de menaces contre des CRS : le directeur de la police nationale appelle à être "prudent" sur l'identité des auteurs
Des lettres de menaces ont été envoyées aux domiciles de plusieurs CRS. Les auteurs n'ont pas été identifiés à ce stade.
Éric Morvan, directeur de la police nationale, a commenté vendredi 6 décembre sur France Inter les lettres de menace qui ont été envoyées aux domiciles de CRS. "Pour chaque citoyen blessé, ce sera un membre de la famille qui subira les mêmes préjudices", dit notamment l'une de ces lettres.
"A ce stade", les enquêteurs n’ont pas identifié les auteurs, précise Éric Morvan."Je pense qu'il faut d'ailleurs être prudent dans l'expression que l'on a en cherchant à imputer à tel ou tel l'expédition de ces courriers. Des investigations sont en cours", a-t-il dit. À sa connaissance quatre lettres ont été envoyées, mais Éric Morvan pense "qu'il y en a beaucoup plus que cela", et qu'elles n'ont pas été toutes portées à sa connaissance.
On va évidemment mener des investigations quant à l'origine, je préfère réserver mon propos et attendre ce que pourront nous dire les enquêteurs sur cette affaire.
Éric Morvan, directeur de la police nationaleà France Inter
Les lettres ont été signées A.C.A.B. (All Cops Are Bastards) : "Tous les policiers sont des salopards", a traduit Eric Morvan. "C'est une expression que l'on trouve aussi sur les tags et sur les murs, notamment lors de manifestations. C'est une expression qui est plutôt employée par l'ultra gauche. Mais encore une fois, méfions-nous et attendons les investigations", a-t-il dit.
"Apparemment sur une des enveloppes il y aurait des traces ADN", déclare de son côté David Michaux, le secrétaire national CRS-Unsa Police sur franceinfo. Le syndicat Unsa-Police demande dans un tract "l'anonymisation complète de tous les fonctionnaires de police". "Je peux vous dire que les familles sont traumatisées", assure David Michaux.
Une dizaine de collègues ont été destinataires au niveau CRS, il y en a aussi au niveau de la sécurité publique, on a des collègues qui ne sont pas encore rentrés chez eux et qui vont peut-être encore découvrir des courriers...
David Michauxà franceinfo
Le syndicat demande "que toutes les mesures soient prises pour protéger les personnes destinataires", notamment la "protection fonctionnelle", c'est-à-dire que les fonctionnaires de police menacés puissent avoir une possibilité de mutation facilitée s'ils le souhaitent. Pour l'instant aucun n'en a fait la demande.
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