Jeune mort à scooter à Aubervilliers : deux plaintes ont été déposées

Deux plaintes ont été déposées lundi 18 mars après la collision entre deux jeunes à scooter avec une voiture de police qui a fait un mort mercredi dernier à Aubervilliers en Seine-Saint-Denis. Ces plaintes que franceinfo a pu consulter "sont dirigées contre le policier conducteur du véhicule de police ainsi que toute personne que l’enquête permettra d'identifier comme ayant participé en tant qu’auteur ou complice à ces faits".

Dans le détail, la famille de Wanys, le conducteur du scooter mort dans cette collision, a déposé plainte contre X, avec constitution de partie civile, des chefs de "violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner et violences volontaires aggravées par les circonstances que les faits ont été commis par une personne dépositaire de l’autorité publique et avec usage d’une arme par destination".

Le passager, âgé de 19 ans, a lui porté plainte avec constitution de partie civile pour "violences volontaires ayant entraîné une infirmité permanente aggravées par les circonstances que les faits ont été commis par une personne dépositaire de l’autorité publique et avec usage d’une arme par destination".

L'avocat de la famille appelle au dépaysement de la procédure

Ces plaintes avec constitution de partie civile aboutiront à l'ouverture d’une information judiciaire et donc à la désignation d'un juge d'instruction. Mais Yassine Bouzrou, avocat de la famille de Wanys et du passager, demande le dépaysement de la procédure d'instruction. L'avocat estime que le procureur de la République de Bobigny ne peut pas instruire l'affaire en raison des "liens évidents qui existent entre les magistrats du tribunal judiciaire de Bobigny qui travaillent au quotidien avec les fonctionnaires de police". Ainsi, selon lui, "une autre juridiction" doit se saisir de ces faits.

Selon le parquet de Bobigny, "l'ensemble des vidéos de voie publique ont été récupérées" et "les premières exploitations confirment que le véhicule de police a dû se déporter de sa file de circulation, en raison d'une priorité non respectée d'un véhicule en cours d'identification". C'est ainsi que le véhicule de police "s'est retrouvé face au scooter qui arrivait en sens inverse à vive allure après avoir déboîté pour doubler". Mais la famille de Wanys estime que le fonctionnaire de police a "volontairement" percuté le scooter car il "aurait pu décider de freiner fortement pour éviter la collision". Or, selon la famille de Wanys, le policier "a pris une autre décision : donner un coup de volant violent pour se retrouver en travers de la voie".