Colère des policiers : le malaise persistera "tant que nous n'aurons pas d'amélioration de conditions de travail", prévient le syndicat Unité SGP Police-FO
"Le malaise est très fort dans la police nationale, et ça va rester encore un bon moment tant que nous n'aurons pas d'amélioration de conditions de travail", prévient samedi 5 août sur franceinfo Bruno Bartoccetti, secrétaire national du syndicat Unité SGP Police-FO en charge de la zone Sud. Vendredi, le directeur général de la police nationale Frédéric Veaux et le préfet de police de Paris Laurent Nuñez ont assuré dans deux notes internes que les arrêts maladie injustifiés pris par les policiers seront refusés après que des fonctionnaires ont utilisé ce moyen pour protester contre l'incarcération d'un agent de la Bac de Marseille soupçonné de violences contre Hedi début juillet.
Pour Bruno Bartoccetti, "il s'agit là d'un bras de fer juridique et administratif entre certains policiers qui sont en arrêt maladie et un directeur général" de la police nationale. Il estime que ces agents "vont prendre leurs responsabilités et très certainement reprendre le travail", mais affirme que "c'était prévu pour la grande majorité" d'entre eux.
Un état de "burn-out collectif"
Bruno Bartoccetti rappelle que son syndicat ne s'est "jamais exprimé sur ces arrêts maladies" et a plutôt appelé à utiliser le "code 562", situation où seules les activités essentielles des policiers sont assurées. "Nous sommes toujours restés dans la position de répondre aux attentes des victimes sur les appels de police-secours et de pouvoir être disponibles pour les victimes qui s'adresseraient à nous", précise le syndicaliste. Le syndicat maintient d'ailleurs son appel : "Nous restons pour l'instant sur une durée indéterminée dans ce code 562", affirme Bruno Bartoccetti.
Il évoque par ailleurs un état de "burn-out collectif" au sein de la police et suggère que soit ainsi menée "une réflexion générale" et collective sur ce sujet. Bruno Bartoccetti dénonce les conditions de travail des policiers qui "sont très fatigués car ils ont beaucoup donné ces derniers mois, voire ces dernières années". "Travailler 10 heures par jour, 10 jours d'affilée, c'est très dur pour les policiers", d'autant qu'ils voient "avec beaucoup d'inquiétude la Coupe du monde de rugby et les Jeux olympiques [et paralympiques] où on va nous supprimer nos jours de congé, nos jours de repos", déplore-t-il.
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