Cet article date de plus de quatre ans.

"Beauvau de la sécurité" : "Au-delà d'une concertation, nous voulons des actes", réclame le syndicat Unité SGP Police

Emmanuel Macron a indiqué qu'il serait présent lors de cette concertation alors que les policiers expriment leur colère face aux propos qu'il a tenu dans une interview à "Brut". "Ce que nous voulons c'est une profonde réforme dans la police nationale", a expliqué le porte-parole du syndicat policier.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Rocco Contento du syndicat Unité SGP Police, le 24 juillet 2018. (FRANCEINFO)

"C'est une première satisfaction", a réagi Rocco Contento, porte-parole du syndicat de police Unité SGP Police en Île-de-France, après l'annonce de l'organisation d'un "Beauvau de la sécurité" sur une réforme de la police à partir du mois de janvier.

"Cela nous paraît utile, mais au-delà d'une concertation, ce que nous voulons, ce sont des actes, une profonde réforme dans la police nationale", a-t-il souligné.

"Nous n'avons eu pendant des années que des réformettes qui ont juste visé à l'optimisation du rendement dans les services."

Rocco Contento, porte-parole du syndicat de police Unité SGP Police en  Île-de-France

à franceinfo

"On a des collègues qui sont épuisés, fatigués par les nombreuses missions dont ils doivent s'acquitter en plus des maintiens de l'ordre. Il faut absolument réformer en profondeur, surtout pour améliorer les conditions d'exercice du policier sur le terrain", a appuyé Rocco Contento.

Une concertation réclamée "depuis des années"

Ce "Grenelle de la police", convoqué par Emmanuel Macron, réunira, des représentants des forces de l'ordre, des élus mais aussi des citoyens. "J'y interviendrai personnellement", a indiqué le chef de l'État dans une lettre envoyé au secrétaire général du syndicat Unité SGP Yves Lefebvre. Celui-ci lui avait écrit lundi pour lui faire part de la "colère" qu'ont suscité chez les policiers ses propos reconnaissant des contrôles au faciès lors de son interview vendredi au média en ligne Brut"Je me pose la question : si notre secrétaire général ne lui avait pas écrit pour lui faire part de cette profonde colère de nos collègues, je ne pense pas que ce 'Beauveau de la sécurité' aurait vu le jour, alors que nous le demandons depuis des années", a pointé Rocco Contento. 

"C'est heureux que le chef de l'État fasse une sorte de rétropédalage, parce que ses déclarations récentes dans le média "Brut" ont profondément choqué et mis en colère tous les policiers", a-t-il ajouté, tout en précisant que "le mouvement de contestation" ne s'arrêterait pas pour autant. Des "opérations de non-contrôle" sont ainsi organisées par des policiers un peu partout en France, a précisé Rocco Contento. "Nous remettons aux citoyens des attestations de contrôle expliquant que le policier n'est pas raciste ni violent."

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.