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Automobiliste tué par un policier à Paris : sa famille "veut des réponses"

"Romain était au volant d'une voiture qui n'était pas volée, qui était immatriculée au nom d'un membre de la famille. Pourquoi ne pas aller l'interpeller à son domicile quelques heures après ?", interroge Me Olivier Lambert, l'avocat de la famille, sur franceinfo.

Article rédigé par franceinfo
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Police (illustration).  (LIONEL VADAM  / MAXPPP)

"Pourquoi se lancer dans une course-poursuite aussi dangereuse pour tout le monde et dont le résultat est la fin tragique d'un jeune homme de 26 ans ? La famille veut des réponses", affirme vendredi 17 août sur franceinfo maître Olivier Lambert, l'avocat de la famille de Romain, l'automobiliste tué par un policier mardi soir à Paris. Le gardien de la paix de 23 ans, auteur du tir mortel, a été mis en examen jeudi soir et placé sous contrôle judiciaire avec interdiction d'exercer sa fonction de policier.

Selon Me Lambert, Romain avait déjà "commis un refus d'obtempérer" il y a "quelques mois", mais "la police avait préféré venir l'interpeller le lendemain" à son domicile. "Pourquoi ça n'a pas été le cas (mardi dernier) ?", s'interroge l'avocat au barreau de Paris.

Le jeune homme conduisait sans permis, mardi soir, une voiture avec un défaut d'éclairage et avait pris la fuite après avoir refusé de se soumettre à un contrôle de police dans un quartier proche des Halles. Le fonctionnaire de police était alors monté à l'arrière du scooter d'un particulier pour prendre en chasse le fuyard, qui s'est finalement retrouvé bloqué rue Condorcet (9e arrondissement). Le policier est descendu du scooter pour intervenir, lorsque le conducteur a brusquement fait marche arrière. Le fonctionnaire lui a alors tiré dessus, le blessant mortellement au thorax.

Pourquoi avoir pris tant de risques pour une issue aussi tragique ?

Maître Olivier Lambert

à franceinfo

"Ce jeune, Romain, était au volant d'une voiture qui n'était pas volée, qui était immatriculée au nom d'un membre de la famille. Pourquoi ne pas aller l'interpeller à son domicile quelques heures après ?", poursuit Olivier Lambert, dénonçant "une disproportion absolument phénoménale" et "sans doute un manque d'expérience et de formation" du policier mis en cause.

"Romain était un garçon qui travaillait, qui embauchait à Rungis au petit matin, ce n'était pas un voyou. Il était seul dans une voiture, il n'était pas armé", souligne encore l'avocat.

La légitime défense invoquée par le policier

Selon lui, "on va avoir des éléments très précis sur ce qui s'est passé, cette affaire ne sera pas la parole de l'un contre la parole de l'autre", notamment grâce à la vidéo protection et aux témoins. "Il semblerait qu'à proximité immédiate de la voiture immobilisée, il y avait un bar avec des personnes en terrasse, donc il y a des témoins directs des faits", indique-t-il.

Invité de franceinfo ce vendredi matin, l'avocat du policier mis en examen, Me Laurent-Franck Lienard a affirmé que son client avait agi "dans le cadre de la légitime défense".

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