Appel à la "purge" : "Ce n’est pas acceptable, on n’est pas dans un jeu vidéo"
Le procureur de la République de Grenoble se dit "affligé" par la "purge", annoncée sur les réseaux sociaux pour la nuit d'Halloween. Cet appel à la violence était en fait "une grosse blague", a concédé son auteur.
"Ce n’est pas acceptable, on n’est pas dans un jeu vidéo, on est dans un vrai monde", a déclaré le procureur de la république de Grenoble, Jean-Yves Coquillat, mardi 30 octobre au micro de France Bleu Isère. Un jeune Grenoblois, qui affirmait être l'auteur d’un appel à une "purge" sur les réseaux sociaux, entre bandes et contre la police, la nuit d’Halloween, a finalement été remis en liberté.
Une "prise de conscience" après une nuit en garde à vue
"C’est assez affligeant", a reconnu le procureur. Le jeune étudiant s'était présenté spontanément à la police de Grenoble lundi soir vers 17 heures, après s'être dénoncé sur les réseaux sociaux. À ce moment-là, le jeune Grenoblois "fanfaronnait et n’a pas pris conscience de la gravité de cet appel aux violences sur les réseaux sociaux. Aujourd’hui, après une nuit en garde à vue, il dit en avoir pris conscience. Si c’est le cas je m’en félicite", a ajouté le procureur.
Il se comporte comme un inconscient. D’autres peuvent être inconscients et prendre ce genre d’appel au pied de la lettre. C’est extrêmement grave.
Jean-Yves Coquillat, procureur de la République de Grenoble
Cela n'empêchera pas le jeune homme d'être poursuivi pour ce qu'il avait qualifié de "grosse blague". Il sera convoqué le 28 novembre devant le tribunal correctionnel de Grenoble et sera jugé pour "incitation publique à commettre des crimes ou des délits". Il risque cinq ans de prison et 45 000 euros d'amende.
"Il faut un minimum de discernement chez les gens et un minimum d’intelligence quand on utilise les réseaux sociaux", a conclu Jean-Yves Coquillat.
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