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Pierre Mauroy condamné dans une affaire d'emploi fictif

Le parquet avait réclamé la relaxe de l'ancien Premier ministre socialiste. Un avis que n'a pas suivi le tribunal correctionnel de Lille : il a condamné Pierre Mauroy à 20.000 euros d'amende avec sursis pour "abus de confiance", pour avoir avoir fait bénéficier Lyne Cohen-Solal d’un emploi présumé fictif. Cette dernière est également condamnée.
Article rédigé par franceinfo
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Les faits remontent à 1992, alors que Pierre Mauroy était maire de Lille. Il était soupçonné d'avoir fait bénéficier sans contrepartie
Lyne Cohen-Solal d'un poste
d'attachée de presse à la Communauté Urbaine de Lille, alors qu'elle était aussi rédactrice en chef de l'hebdomadaire socialiste Vendredi. C'est un ancien élu de l'agglomération lilloise, Eric Darques, qui avait engagé des poursuites en juin 2000.

Plus de dix ans plus tard, Pierre Mauroy et Lyne Cohen-Solal - aujourd'hui adjointe au maire de Paris - ont été condamnés. Tous deux ont écopé de 20.000
euros d'amende avec sursis chacun pour "abus de confiance". L'ancien directeur de cabinet de Pierre Mauroy à la Communauté Urbaine de Lille, Bernard Masset, a
été condamné à 10.000 euros d'amende avec sursis. Tous trois doivent indemniser la communauté urbaine de Lille à hauteur de 19.654 euros.

Les magistrats ont constaté que l'emploi de Lyne Cohen-Solal n'avait été pourvu ni avant son arrivée, ni après
son départ. Ils ont estimé que cet emploi avait eu pour "objet d'offrir un
cadre et un statut (à Lyne Cohen-Solal) pour poursuivre sa collaboration avec M.
Mauroy" après la fin du mandat de ce dernier en tant que premier secrétaire du
PS, en 1992.

Ces condamnations constituent une surprise, puisque le parquet avait requis la relaxe générale. "Au terme de ce procès, la justice est-elle à même de démontrer que les rémunérations consenties à Mme Cohen-Solal l’ont été sans contrepartie ? Le dossier ne le démontre pas" avait argumenté en décembre dernier le procureur de la République, Frédéric Fèvre.

"Je suis en colère" a réagi Pierre Mauroy, qui a estimé qu'il s'agissait d'un "procès pour rien" et d'un "jugement qui n'en est pas un". L'ancien Premier ministre n'a pas encore décidé s'il allait faire appel, mais il a assuré vouloir se battre "jusqu'au bout" .

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