Pédophilie : ce que l'on sait du professeur mis en examen qui avait déjà été condamné en Grande-Bretagne
L'enseignant de 55 ans avait été condamné à quinze mois de prison en 2006 pour "relations sexuelles avec un enfant à partir d'une relation de confiance". Il a pourtant été autorisé à exercer son métier à son retour en France
Un dysfonctionnement "insupportable", selon la ministre de l'Education nationale, Najat Vallaud-Belkacem. Un professeur de mathématiques dans un collège de Villemoisson-sur-Orge (Essonne) a été mis en examen pour agression sexuelle sur mineur de moins de 15 ans, jeudi 18 février. L'homme a été immédiatement suspendu de ses fonctions par le ministère de l'Education nationale.
Problème : l'enseignant de 55 ans avait été condamné à quinze mois de prison en 2006 pour "relations sexuelles avec un enfant à partir d'une relation de confiance" et "voyeurisme" en Grande-Bretagne. Il a pourtant été autorisé à exercer son métier à son retour en France. Francetv info revient sur cette affaire qui rappelle celle de Villefontaine, où un directeur d'école en mars 2015.
Comment a-t-il été identifié ?
Les enquêteurs sont remontés jusqu'à ce professeur après l'arrestation, le 10 février, pour des faits distincts, d'un jeune homme à Corbeil-Essonnes (Essonne). Il remet alors à la police un téléphone portable récupéré par des personnes qui avaient fait appel à lui pour une "expédition punitive envers un individu susceptible d'avoir commis des faits d'agressions sexuelles", selon un communiqué du parquet d'Evry.
La police découvre dans la carte mémoire plusieurs milliers d'images et vidéos pédopornographiques. Ils y trouvent également un film dans lequel un homme, qui s'avérera plus tard être l'enseignant, "était en présence d'un mineur sur lequel il commettait une agression sexuelle". Parmi les fichiers retrouvés, aucun ne concerne d'élèves de l'établissement où travaillait le professeur, selon une source policière.
Pourquoi ce professeur a-t-il pu continuer à enseigner malgré sa condamnation en Angleterre ?
Une réunion de la commission administrative paritaire académique compétente à l’égard des professeurs certifiés, réunis en formation disciplinaire s’est tenue le 9 mars 2007 afin d’auditionner cet enseignant, en présence de son avocat, indique la ministre de l’Education dans son communiqué publié vendredi. L’objectif : "Tirer les conclusions adéquates" après sa condamnation.
"Cette commission administrative paritaire académique avait conclu, à l’unanimité de ses 35 membres présents, à l’absence de sanction, ayant constaté que, je cite : 'La matérialité des faits reprochés était sujette à caution et que le doute devait lui profiter', assure Najat Vallaud-Belkacem. Cet enseignant a donc été réintégré et a pu continuer à enseigner."
Comment a réagi la ministre de l'Education nationale ?
Lors d'une conférence de presse convoquée à la hâte rue de Grenelle, la ministre de l'Education nationale, Najat Vallaud-Belkacem, a qualifié cette situation d'"inadmissible", pointant un dysfonctionnement "insupportable". Elle a immédiatement reconnu la responsabilité du ministère dans cette affaire. "L'Education nationale est responsable cette fois-ci, puisqu'elle était informée. Elle n'aurait pas dû laisser ce monsieur continuer à exercer au contact d'enfants".
"Cet aveuglement devant des faits si graves ne peut rester sans suite", a martelé Najat Vallaud-Belkacem.La ministre a annoncé qu'"une enquête administrative" avait été lancée et prendra, "le cas échéant, les sanctions qui s'imposent".
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