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Paris : une étudiante de 23 ans accuse des policiers de violences et de vol pendant sa garde à vue, le parquet ouvre une enquête

Lors de sa garde à vue il y a près de 8 mois, à Paris, la jeune femme accuse les policiers de l'avoir humiliée, frappée et de lui avoir volé 550 euros. Le parquet de Paris jugera l'affaire au tribunal en juin 2020.

Article rédigé par franceinfo
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La salle d'audience du tribunal correctionnel de Paris, aux Batignolles, le 26 mars 2018 (illustration). (CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP)

Le parquet de Paris a ouvert une enquête pour "violences par personne dépositaire de l’autorité publique", "vol" et "escroquerie", alors qu'une jeune femme de 23 ans accuse des policiers de l'avoir humiliée, frappée et volée pendant qu'elle était en garde à vue, a appris franceinfo mardi 24 décembre de sources concordantes, confirmant une information de Mediapart.

Les faits présumés se sont déroulés dans la nuit du 30 avril au 1er mai 2019. Cette étudiante de 23 ans passe la soirée avec une amie dans un club parisien. "Une soirée festive, arrosée", reconnaît son avocat Slim Ben Achour. Alors que son amie ne se sent pas bien, elle appelle les pompiers. "Visiblement il va y avoir des violences" de la part de la jeune femme à l'encontre des pompiers et des policiers, mais "elle ne se souvient de rien", raconte l'avocat.

Elle accuse les policiers de violences

Elle est placée en cellule de dégrisement et en garde à vue. "C'est en sortant de garde à vue qu'elle va comprendre qu'elle a été frappée, dénudée dans des conditions illégales et qu'on a abusé d'elle sur le plan financier", affirme son avocat. L'étudiante accuse en effet les policiers de s'être servis de sa carte bleue et d'avoir dépensé 550 euros sur des sites de paris en ligne. "Ce n'est pas acceptable", dénonce Slim Ben Achour.

Cette chose est rendue possible parce que les policiers savent qu'il n'existe pas de contre-pouvoir, qu'ils ne sont pas réellement contrôlés.

Me Slim Ben Achour

à franceinfo

Une audience prévue le 3 juin 2020

La jeune femme a eu le réflexe de prendre des photos d'elle juste après sa garde à vue, attestant selon elle des violences commises par les policiers. Début novembre, l'étudiante devait être jugée devant le tribunal correctionnel de Paris pour les violences envers les policiers et les pompiers dont elle est accusée. Mais la juge, voyant les photos de la jeune femme, a décidé de reporter l'audience et de traiter simultanément les deux affaires, celle où elle est accusée et celle où elle est victime, le 3 juin 2020.

"On est à un tournant", estime maître Slim Ben Achour. Selon lui, "la population se dit que ça ne peut plus durer comme cela et je crois que les juges se posent des questions, se posent la question de la légalité et de la légitimité des interventions policières."

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