Quatre militants d'ultradroite condamnés pour une agression homophobe à Paris

Deux d'entre eux ont été condamnés à cinq et sept mois de prison ferme. La victime avait reçu un coup de poing au visage.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le tribunal correctionnel de Paris, le 2 décembre 2023. (MAGALI COHEN / HANS LUCAS / AFP)

Quatre militants d'ultradroite ont été condamnés, mercredi 12 juin, en comparution immédiate, pour leur participation à une agression homophobe, à Paris, dans la nuit de dimanche à lundi, alors qu'ils "fêtaient" la victoire du RN aux élections européennes.

Selon les faits rapportés par le parquet, la police était intervenue dans la nuit de dimanche à lundi, près du jardin du Luxembourg : "La victime, qui rentrait chez elle, a assuré avoir été alpaguée vers 1h30 par des propos homophobes et transphobes proférées par des personnes tenant une ceinture et un bâton", a-t-il détaillé. Toujours d'après le parquet de Paris, "un témoin et la vidéosurveillance ont confirmé qu’au moins un coup de poing avait été porté à la victime."

A la barre, les accusés ont notamment été interrogés sur un message écrit par l'un d'eux peu de temps après l'heure de l'agression, en indiquant que ses amis avaient "fumé un gay".

Deux des accusés, âgés de 23 et 20 ans, ont été condamnés pour "violences" à cinq et sept mois de prison ferme. Le tribunal correctionnel a ordonné leur incarcération immédiate, mais ils pourront demander à purger leur peine sous bracelet électronique. Deux autres jeunes hommes ont été condamnées à six mois de prison avec sursis pour "non-assistance à personne en danger".

Une figure du GUD

Selon le parquet, en garde à vue, les quatre jeunes hommes ont affirmé des "revendications paramilitaires et d'affiliation au Groupe union défense [GUD, un syndicat d'étudiants d'extrême droite] et au Rassemblement national."

"Vous ne savez pas qui je suis, vous verrez demain ce qui va vous arriver", a menacé l'un d'eux à l'attention des policiers. "C'était une blague", s'est-il excusé à la barre.

L'un des jeunes hommes condamnés pour "non-assistance à personne en danger" est Gabriel Loustau, 23 ans, figure du GUD et fils d'Axel Loustau, ancien militant de cette organisation étudiante, ex-élu RN et autrefois proche de Marine Le Pen. Le 22 mai, Gabriel Loustau avait comparu à Paris pour provocation publique à commettre un délit, menace de mort, injures à caractère discriminatoire et apologie de crime. Le jugement sera rendu le 24 juin.

Avec deux des quatre jeunes hommes condamnés mercredi, Gabriel Loustau avait par ailleurs été interpellé parmi un groupe de 39 personnes, lors d'un rassemblement le 10 février au cimetière de Charonne à Paris, en hommage à l'écrivain d'extrême droite Robert Brasillach, fusillé à la Libération pour collaboration. La procédure avait été classée sans suite, aucune infraction n'étant suffisamment caractérisée.

Les quatre militants ont interdiction d'entrer en contact entre eux pendant trois ans et interdiction d'entrer en contact avec la victime pendant deux ans, avec exécution provisoire.

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