Otages du Niger : la justice confirme en partie la version de l'armée française
Le procureur de la République de Paris, Jean-Claude Marin, a confirmé que les corps des deux otages français enlevés au Niger et tués au Mali portent des impacts de balles.
Les médecins de l'institut médico-légal ont ainsi pu établir qu'Antoine de Léocour a été tué d'une balle dans la tête, tirée par une arme automatique à “bout touchant”, c'est à dire à bout portant. Dans son cas, la thèse d'une exécution, avancée par les militaires français, semble donc confirmée.
CAUSE DE LA MORT INDÉTERMINÉE POUR VINCENT DELORY
En revanche, “les causes de la mort sont plus difficiles à établir pour
Vincent Delory”, précise Jean-Claude Marin. Son corps est criblé de “cinq plaies par par arme à feu”, qui proviennent selon lui d'armes utilisées par les hommes d'Al-Qaïda. Il précise en tout cas qu'aucun impact de balle française n'a été relevé sur les corps.
_ Mais tout le bas de son corps a été carbonisé. Il est donc difficile de déterminer si sa mort est due à ces brûlures “extrêmement importantes”, si elle a été causée par l'inhalation de gaz toxiques ou si il est décédé des suites du tir d'une balle léthale. Des analyses complémentaires doivent être effectuées.
Quant au choix des deux garçons, le procureur a affirmé qu'il était le fait du hasard. Dans leur hâte, les preneurs d'otages auraient choisis ceux qui étaient installés à “la table la plus proche de l'entrée” du restaurant Le Toulousain, à Niamey.
Il est également revenu sur le bilan de l'opération militaire. Neuf personnes ont été tuées : quatre ravisseurs, les deux otages et trois gendarmes nigériens. Pour lui, aucun membre d'Al-Qaïda n'est en garde à vue au Niger, contrairement à ce qu'a déclaré François Fillon. Les deux blessés ne sont pas des ravisseurs. Là dessus, la justice est en désaccord avec l'armée. Le ministère de la Défense a en effet affirmé que les hommes en uniforme de la gendarmerie nigérienne avaient ouvert le feu sur les soldats français, ce que conteste formellement Niamey. Le Niger affirme au contraire que ses gendarmes avaient été capturés, et qu'ils ont été tués par des tirs français.
Grégoire Lecalot, avec agences
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