Niqab au volant : garde à vue prolongée pour Lies Hebbadj
L’enquête porte sur des faits qui se seraient produits entre 2003 et 2007.
_ La garde à vue de l’épicier nantais, entamée vendredi soir, a été prolongée ce samedi de 24 heures, dans le but notamment de confronter l'homme à son accusatrice.
Selon son avocate, qui a pu rencontrer brièvement Lies Hebbadj, "c’est quelqu’un qui est traqué par des moyens extraordinaires, policiers et judiciaires. Ça tombe très bien dans le contexte actuel. Ça tombe même un peu trop bien", a-t-elle estimé. L'avocate a fait "le lien entre les discours assez nauséabonds sur la déchéance de la nationalité française et la situation de M. Hebbadj aujourd'hui".
Après la médiatisation en avril dernier de l’affaire de la conductrice en niqab, le ministre de l’Intérieur Brice Hortefeux était monté au créneau, dénonçant des soupçons de polygamie et de fraude aux aides sociales. Allant jusqu’à faire étudier la possibilité d’une déchéance de la nationalité française acquise par cet habitant de Rezé (Loire-Atlantique). L’homme est en effet soupçonné d’avoir quatre femmes et bientôt 17 enfants, et d’appartenir à la mouvance islamiste radicale tabligh.
Six semaines d’enquête et une première garde à vue de 48 heures avaient conduit à une première mise en examen, début juin, pour fraudes aux aides sociales, escroquerie et travail dissimulé. La justice lui reproche en outre d’avoir vécu dans une "polygamie de fait" lui permettant de bénéficier de prestations indues.
_ Selon le procureur de la République de Nantes, l’épicier "gère tout l’aspect financier et matériel de trois familles et des 15 enfants déjà nés, bientôt 17, dont il n’a pas contesté qu’il était le père".
Gilles Halais, avec agences
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