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Naufrage du Sokalique : Le procès pourra-t-il avoir lieu en France ?

Nicolas Sarkozy a assisté ce mercredi après-midi à Plouescat aux obsèques du patron-pêcheur dont le chalutier a fait naufrage la semaine dernière. Un cargo battant pavillon de Kiribati, un archipel du Pacifique, est soupçonné. La France espère pouvoir mener l'enquête...
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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  (Radio France Reuters)

Nicolas Sarkozy "fera tout" mais il n'est "pas sûr s'y arriver". Avant les obsèques de Bernard Jobard, le marin tué dans le naufrage du 'Sokalique', le Chef de l'Etat a rencontré dans le Finistère sa veuve et sa famille. Il s'est également entretenu avec les six marins rescapés du naufrage. Accompagné par le ministre de l'Agriculture et de la Pêche, Michel Barnier, et par la navigatrice Maud Fontenoy, Nicolas Sarkozy a assuré qu'il ferait "tout" pour que le procès des responsables du cargo battant pavillon de Kiribati, un archipel du Pacifique, "ait lieu en France", mais il a ajouté qu'il n'était "pas sûr d'y arriver".

  • "J'ai voulu être là pour manifester la solidarité de la Nation à l'endroit du monde de la pêche. J'ai voulu également dire combien je suis choqué qu'on puisse se comporter de cette façon"* , a-t-il affirmé. Plusieurs centaines de personnes étaient massées devant l'Eglise et la mairie de Plouescat.

    La France pourra mener l'enquête. Le 'Sokalique' a fait naufrage dans la nuit de jeudi à vendredi au large de l'île d'Ouessant. Six membres d'équipage jetés à la mer ont pu être secourus. L'un d'eux, Hubert Person, 41 ans, mécanicien sur le 'Sokalique', a expliqué à la presse que Bernard Jobard, 58 ans, était "resté jusqu'au bout sur le bateau pour prévenir" les secours. "Il nous a sauvés la vie" , a-t-il dit. Il a également indiqué qu'il y avait eu "trois chocs" , que l'avant du bateau avait été complètement arraché et qu'il avait mis "cinq minutes pour couler" . Des pêcheurs qui exigent que le procès ait lieu en France.

    L'Ocean Jasper, un cargo battant pavillon de Kiribati, un archipel du Pacifique, est en effet soupçonné d'avoir provoqué le naufrage du chalutier. Ce bâtiment de 80 mètres a été ramené à Brest, escorté par la marine française. La France a obtenu dans la nuit de lundi à mardi l'accord du président de la République de Kiribati, Anote Tong, pour immobiliser au port de Brest le navire "dont les premiers éléments de l'enquête font apparaître un faisceau d'indices de nature à engager sa responsabilité dans l'accident" selon l'Elysée. La France a également obtenu de conduire elle-même l'enquête, "étant entendu que Kiribati nommera un représentant" .

"Les autorités de Kiribati examinent notre dernière demande visant à transférer la compétence judiciaire en France" , selon l'Elysée. Nicolas Sarkozy avait écrit lundi une lettre en ce sens à son homologue de l'archipel du Pacifique. Les autorités de Kiribati "comprennent parfaitement notre détermination à ce que justice soit faite rapidement", ajoute encore l'Elysée.

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