Nancy : manque de personnels pénitentiaires, un dealer présumé remis en liberté
Le détenu, un dealer présumé, ne pouvait légalement être incarcéré que jusqu’à mardi soir. Et il devait, dans la journée, être présenté à un juge pour un débat contradictoire.
_ Constatant l’absence du détenu à l’audience, les magistrats n’ont pu que prononcer sa remise en liberté. Le dealer présumé est donc, ce soir, dans la nature.
Ce sont des dysfonctionnements de ce type que craignaient les magistrats.
_ Jusqu’à présent, les missions d’extraction et de transfèrement de détenus étaient confiées à la police et la gendarmerie. Mais pour réaffecter ces fonctionnaires à leurs missions premières, missions de police, le gouvernement a décidé de confier la gestion des mouvements de détenus à l’administration pénitentiaire. La formule est testée depuis hier dans deux régions : la Lorraine et l’Auvergne.
Dans l’affaire de Nancy, les magistrats savaient que l’administration pénitentiaire ne disposait pas des effectifs nécessaires. Ils affirment avoir réquisitionné les forces de l’ordre pour cette mission d’extraction. Mais "la gendarmerie a refusé de l'exécuter. Et nous n'avons eu aucun retour de la police", déplore la présidente du tribunal, Marie-Agnès Crédoz.
_ "A aucun moment la gendarmerie n’a été saisie", affirme le porte-parole de la région de gendarmerie de Lorraine.
Ce dysfonctionnement n’est peut-être que le premier d’une longue série. Pour trois extractions judiciaires la semaine prochaine, dans une affaire de viol et deux affaires de stups, l’administration pénitentiaire a déjà prévenu le tribunal qu’elle ne pourrait pas honorer sa mission.
Gilles Halais, avec agences
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