Mort de Victorine Dartois en Isère : quelles sont les dernières avancées de l'enquête ?
La jeune femme de 18 ans est morte noyée dans un ruisseau près de Villefontaine, où elle habitait. Un homme de 25 ans a été interpellé mardi 13 octobre et placé en garde à vue.
Une interpellation dans l'enquête sur la mort de Victorine Dartois. Un homme de 25 ans a été arrêté et placé en garde à vue, mardi 13 octobre, a annoncé, mercredi, le parquet de Grenoble. La jeune femme de 18 ans, disparue le 26 septembre dernier, avait été retrouvée morte deux jours plus tard dans un ruisseau à Roche, près de Villefontaine (Isère). Sa disparition avait provoqué une vive émotion dans la région, où 6 000 personnes lui avaient rendu hommage lors d'une marche blanche le 4 octobre.
Si on sait désormais qu'elle a succombé à une noyade "avec intervention d'un tiers", le scénario du drame est encore inconnu. Une information judiciaire contre X a été ouverte, lundi 5 octobre, pour "enlèvement, séquestration et meurtre", trois juges d'instruction désignés et une cellule dédiée de 10 enquêteurs, créée. Franceinfo vous résume ce que l'on sait de l'avancée des investigations.
Son parcours est mieux connu
Si l'on ignore encore s'il sera déterminant pour élucider le meurtre, le déroulé des heures précédant la disparition de la jeune femme, le 26 septembre, est connu avec plus de précisions. Un ami de Victorine, interrogé par Le Parisien, explique qu'elle a passé son samedi après-midi avec lui et trois autres amis dans un centre commercial en plein air à Villefontaine. "On n'a rien acheté, on a juste flâné", et mangé dans une crêperie où travaillent des connaissances de l'adolescente, explique-t-il au journal. Lequel dit avoir, de plusieurs sources, la confirmation que "la plupart" des images de vidéosurveillance du centre commercial ont été saisies par les enquêteurs.
C'est au retour de cette sortie que Victorine rate, à 18h45, le bus qui doit la ramener chez elle. Elle choisit, explique son ami, de rentrer à pied, une option plus courte que d'attendre le prochain passage du bus. Là encore, ce récit est corroboré par une caméra de surveillance, explique Le Parisien.
Sur le chemin, elle traverse plusieurs lieux décrits au journal par des riverains comme peu rassurants – un chemin mal éclairé, le parking d'un stade – et passe un coup de fil à des proches, "sans évoquer la moindre crainte ou suspicion", assure Le Parisien. Un peu plus loin, elle arrive sur une rue menant à son domicile. Un chien de la gendarmerie y flaire les dernières traces de Victorine, notamment près d'un conteneur à ordures, situé, explique le quotidien, à une trentaine de mètres seulement du point où son corps sera découvert, deux jours plus tard, dans un ruisseau peu visible depuis la rue.
L'autopsie écarte l'idée d'une mort accidentelle
Mercredi 30 septembre, le procureur de la République adjoint de Grenoble, Boris Duffau, avait dévoilé les conclusions de l'autopsie de Victorine Dartois. Elles "évoquent une mort par noyade avec intervention d'un tiers", avait-il expliqué, notant la présence "de multiples ecchymoses internes" qui témoignent du rôle d'une personne extérieure dans sa mort. "La piste de l'accident peut être écartée", avait conclu l'avocate de la famille, Kelly Monteiro, sur BFMTV.
Par ailleurs, "aucune trace de violence sexuelle n'a été constatée" lors de l'autopsie, a ajouté le procureur adjoint. Cependant, il "n'est pas pour autant possible à ce stade de l'enquête d'écarter cette hypothèse", a-t-il ajouté.
Une nouvelle cellule d'enquêteurs a été créée
Lundi 5 octobre, l'enquête a connu une nouvelle étape, avec l'ouverture d'une information judiciaire contre X, des faits d'"enlèvement, séquestration et meurtre". Trois juges d'instruction ont été chargés de la conduite des investigations, "en raison de la gravité des faits et de la complexité de l'affaire", a expliqué le procureur adjoint.
Cette évolution s'est accompagnée de la création d'une cellule de 10 enquêteurs au sein de la gendarmerie de l'Isère, dont la mission est de faire la lumière sur la mort de la jeune femme. Elle a été baptisée "HOmRoche", contraction d'"homicide" et de la commune de Roche, où le corps a été découvert. Une source décrite comme "proche de l'enquête" affirme au Parisien qu'une centaine de scellés ont été analysés ou vont l'être. Le sac à main de Victorine, retrouvé près du corps, en fait notamment partie, toujours selon le quotidien. De même que les déchets du conteneur repéré par un chien de la gendarmerie non loin du corps, ajoute Le Dauphiné libéré.
Avant la création de cette cellule, l'enquête avait mobilisé une quarantaine d'enquêteurs chaque jour depuis la disparition. Le commandant de la section de recherches de Grenoble indiquait lundi 5 octobre que 130 témoins avaient été auditionnés et 662 personnes "contactées dans l'enquête de voisinage". Un numéro vert avait également été mis en place (le 0800 200 142), qui avait reçu lundi 305 appels ayant "fait l'objet de vérifications systématiques" a-t-il assuré.
Par ailleurs, les patrouilles de jour et de nuit "ont été doublées dans le secteur de Villefontaine", a ajouté le général Yann Tréhin, commandant du groupement de gendarmerie de l'Isère.
Un suspect a été interpellé
Le parquet a annoncé, mercredi 14 octobre, qu'un homme de 25 ans avait été interpellé et placé en garde à vue, la veille, dans le cadre de cette enquête. Il est actuellement "entendu par les enquêteurs de la section de recherches de la gendarmerie" et "une perquisition a été réalisée à son domicile", a indiqué le tribunal judiciaire de Grenoble. Selon les informations de franceinfo, le jeune homme a été interpellé par le GIGN à Villefontaine (Isère), commune où vit la famille de Victorine Dartois. Interrogée par la presse, mercredi après-midi, l'avocate de la famille, Kelly Monteiro, a indiqué que le suspect "n'est pas un proche de la victime", et qu'elle ne connaît pas, pour l'heure, son identité.
Si l'avancée de l'enquête a permis d'écarter certains scénarios, comme celui d'un accident ou d'un suicide, aucune piste n'a été jusqu'ici avancée publiquement par les enquêteurs. Un certain nombre de zones d'ombre subsistent. Ainsi, l'autopsie n'a pas permis de déterminer avec certitude la date et l'heure exacte de la mort de Victorine Dartois, expliquait lundi 5 octobre le procureur de Grenoble, Eric Vaillant. On ignore également si c'est bien dans le ruisseau où elle a été découverte que la victime s'est noyée – des prélèvements d'eau du cours d'eau doivent être comparés à celle retrouvée dans l'organisme de la jeune victime, explique Le Parisien.
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