Manifestations après la mort de Shaoyo Liu : les accusations de pilotage par Pékin sont "calomnieuses" pour l'avocat de la famille
L'avocat de la famille de Shaoyo Liu, Calvin Job, a dénoncé, vendredi soir sur franceinfo, les accusations portées dans une note confidentielle de la DGSI concernant une implication des autorités chinoises dans les manifestations.
Les autorités chinoises seraient "activement impliquées dans le pilotage des manifestations" organisées pour dénoncer la mort d'un père de famille chinois, Shaoyo Liu, dimanche à Paris, selon une note confidentielle de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) rédigée le 29 mars, que franceinfo a pu se procurer vendredi 31 mars. Invité de franceinfo, vendredi soir, l'avocat de la famille de Shaoyo Liu, Me Job, a dénoncé des "accusations calomnieuses" visant à discréditer le mouvement. Il a par ailleurs expliqué que les proches de la victime étaient "meurtris par la version des policiers" qui plaident la légitime défense.
franceinfo : Que pensez-vous de cette note de la DGSI pointant l'implication des autorités chinoises dans les manifestations parisiennes ?
Calvin Job : Ce sont des accusations calomnieuses. C'est à chaque fois la même stratégie qui est mise en place. Ce sont des contre-feux systématiquement allumés quand il est question de bavure policière. Quand on regarde les affaires récentes, comme l'affaire Théo, quand cela a commencé à prendre de l'ampleur, on nous a sorti une histoire de pseudo-détournement de fonds publics de la part de la famille du jeune Théo. Aujourd'hui, on veut nous faire croire que, comme les ressortissants de la communauté chinoise ne sont pas suffisamment matures pour s'organiser et contester des injustices qu'ils vivent, forcément ils sont manipulés !
Dans quel état d'esprit sont vos clients ?
Ce n'est pas une forme de colère. Ils sont meurtris. Meurtris par la version qui est donnée par les policiers. Ils trouvent que le malheur qu'ils vivent n'est pas pris en considération et qu'il est bafoué par une version publique qui ne correspond aucunement à ce qui s'est passé.
Vous contestez toujours la version policière de la légitime défense face à un individu décrit comme "menaçant" ?
Ma boussole, à ce stade, est la version des enfants. Ils étaient à deux pas de leur père quand cela s'est passé. Quand on regarde les principes qui régissent la légitime défense, on voit bien que, au regard de la version des policiers, il y a une question de proportionnalité qui se pose. J'espère vraiment que l'enquête permettra d'établir ce qui s'est réellement passé ce soir-là.
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