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Mort de Clément Méric : Ayrault lance la dissolution des Jeunesses nationalistes révolutionnaires

Jean-Marc Ayrault a demandé samedi au ministre de l'Intérieur Manuel Valls "d'engager immédiatement" une procédure en vue de la dissolution du groupuscule d'extrême droite Jeunesses nationalistes révolutionnaires (JNR). Matignon assure que la décision a été prise avant la mort du militant d'extrême gauche Clément Méric. Une information judiciaire a été ouverte samedi pour "homicide volontaire" visant le principal suspect de son agression, proche des JNR.
Article rédigé par Clara Beaudoux
Radio France
Publié Mis à jour
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Franceinfo (Franceinfo)

Le dissolution est-elle la solution ? Jean-Marc Ayrault demande samedi au ministre de l'Intérieur Manuel Valls "d'engager immédiatement " une procédure en vue de la dissolution du groupuscule d'extrême droite Jeunesses nationalistes révolutionnaires (JNR), mise en cause dans la mort du militant d'extrême gauche Clément Méric. Samedi une information judiciaire pour "homicide volontaire" a été ouverte visant le principal suspect de cette agression, proche des JNR.

Le Premier ministre a demandé au ministre de l'Intérieur Manuel Valls "d'examiner les conditions d'application de l'article L. 212-1 du  code de la sécurité intérieure issu de la loi du 10 janvier 1936 aux groupuscules d'extrême droite qui provoquent à la haine raciale, antisémite,  xénophobe, et homophobe ".

"Tailler en pièces, de façon démocratique, sur la base du droit, ces mouvements d'inspiration fasciste et néonazie" ( Jean-Marc Ayrault)

Matignon assure que la décision de dissoudre les JNR est antérieure au drame de mardi. Selon les services de renseignements, les JNR, qui compteraient entre vingt et trente membres, étaient en passe de constituer un "groupe de combat", ce qui ouvre la voie à une éventuelle dissolution.

Manuel Valls a affirmé que le gouvernement serait "impitoyable ", réagissant notamment aux précisions données par le procureur de Paris samedi matin. "Il faut évidement des éléments qui permettent d'amener à cette  dissolution ", a toutefois souligné Manuel Valls. "C'est ce que nous devons en  mémoire à ce jeune garçon qui est tué car la haine l'a malheureusement  emporté ", a-t-il dit.

Dans le communiqué de Matignon, Jean-Marc Ayrault ajoute avoir demandé au ministre de l'Intérieur "de  poursuivre l'examen des conditions dans lesquelles d'autres associations ou  groupements de fait pourraient faire l'objet de la même procédure ", répétant être déterminé à "tailler en pièces, de façon démocratique, sur la base du droit, ces mouvements d'inspiration fasciste et néonazie, qui font tort à la  République et qui font tort à la France ".

Les JNR "pas impliquées" répond leur chef

Le chef des Jeunesses nationalistes révolutionnaires, Serge Ayoub, d'ailleurs entendu vendredi par les enquêteurs, a réagi auprès de l'AFP : "C'est bizarre les JNR ne sont  pas impliquées dans l'affaire. Ayrault en voulant mettre en pièces l'extrême  droite, met en pièces l'intelligence ". "Par pitié, Monsieur Ayrault, soyez à la hauteur. Je sais qu'il est très  difficile pour un socialiste d'avoir un peu de cerveau ", a-t-il ajouté.

Les Jeunesses nationalistes révolutionnaires sont une sorte de service d'ordre du groupuscule d'extrême droite intitulé Troisième Voie, fondé en 2010 par Serge Ayoub. Les cinq personnes impliquées dans l'agression de Clément Méric ont reconnu en être des sympathisants.

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