Cet article date de plus de douze ans.

Tuerie de Chevaline : la justice saisit de l'argent dans une banque suisse

Selon "La Tribune de Genève", le père de famille serait passé par la ville suisse peu de temps avant le drame. FTVi fait le point sur les derniers éléments de l'enquête.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Une gerbe de fleurs sur les lieux de la tuerie de Chevaline (Haute-Savoie), le 8 septembre 2012. (PHILIPPE DESMAZES / AFP)

TUERIE DE CHEVALINE - Un compte lié à la famille Al-Hilli, dont trois membres ont été tués à Chevaline (Haute-Savoie) début septembre, a été saisi par la justice, révèle vendredi 5 octobre La Tribune de Genève.

Mais selon les informations de France 2, ce type d'opération est tout à fait normal dans ce genre d'enquête. "Tout le monde travaille, mais il n'y a pas de révélation miracle de nature à faire prendre un tour différent à ce dossier", a indiqué le procureur de la République à Annecy, Eric Maillaud.

"De nouvelles hypothèses s'ouvrent à nous", a-t-il ajouté sans plus de détail. FTVi fait le point sur les derniers éléments de l'enquête.

La piste de l'héritage

En Suisse, le procureur genevois Dario Zanni enquête sur la tuerie suite à une commission rogatoire lancée par les autorités françaises, a indiqué à l'AFP son porte-parole. A l'époque, les enquêteurs français avaient indiqué s'intéresser à la Suisse comme possible itinéraire de fuite du ou des tueurs. 

Selon la Radio télévision suisse (RTS), le compte saisi appartiendrait au père récemment décédé de Saad Al-Hilli. Assassiné il y a un mois avec sa femme et sa belle-mère, ainsi qu'un cycliste français, ce dernier "serait passé à Genève peu avant le drame", affirme La Tribune de Genève, ajoutant que ce passage et les sommes séquestrées seraient en lien avec l'assassinat.

"On reconstitue le patrimoine du père des frères Al-Hilli. Même si on sait que ce n'est pas ça qui va nous mener sur la piste des tueurs", a expliqué le procureur d'Annecy, évoquant la piste d'un litige entre le père de famille tué et son frère. Ce différend à propos de l'héritage de leur père, récemment mort en Espagne, porterait sur plusieurs millions d'euros, en argent, en biens et en immeubles, selon une source proche de l'enquête. Les enquêteurs s'intéressent donc à la Suisse, mais aussi à l'Espagne et à la Suède, le pays dont la victime la plus âgée avait la nationalité.

Un nouvel appel à temoins 

Par ailleurs, l'enquête de voisinage se poursuit à l'aide de photos prises par la famille Al-Hilli quelques heures avant le drame."On essaie de trouver quelqu'un qui ait pu voir un élément important qui fasse avancer l'enquête, comme le passage de la voiture de la famille ou d'autres véhicules, ne serait-ce que pour minuter avec précision le parcours de cette famille", a expliqué le procureur, ajoutant qu'un appel à témoin allait être lancé samedi 6 octobre. 

Pour reconstituer le parcours de la famille, les enquêteurs ont même sollicité les agences possédant des satellites susceptibles d'avoir capturé des images de la zone du crime, sans résultat, rapporte l'AFP. Le désossement de la voiture des Al-Hilli est en cours, dans l'éventualité de "retrouver des morceaux de projectiles et comprendre le mouvement du véhicule", a précisé le procureur Maillaud.

La piste d'un tueur professionnel "moins vraisemblable"

Quant à la fillette de 7 ans, Zainab Al-Hilli, témoin direct du drame et brièvement entendue par les enquêteurs, "il n'est pas prévu qu'elle soit réentendue pour l'instant", a indiqué le procureur. "Je pense qu'on ne pourra tirer des choses que sous la forme de confidences aux travailleurs sociaux et à sa famille, et non sous celle d'une audition", a estimé le magistrat. 

Aux enquêteurs, elle avait dit avoir vu "un méchant", sans plus d'indications, tandis qu'aux yeux du procureur, la piste d'un ou plusieurs "vrais professionnels" est "moins vraisemblable". "On imagine mal un tueur aguerri, payé à prix d'or, tirer une vingtaine de balles", a-t-il déclaré.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.