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Procès du meurtre de Mireille Knoll : "Je veux savoir qui a transpercé onze fois le corps de ma mère"

Alain Knoll, l'un des fils de Mireille Knoll, espère connaître la vérité sur le meurtre de sa mère en 2018. Le procès des deux hommes accusés dans cette affaire débute mardi à Paris.

Article rédigé par franceinfo - Margaux Stive
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Publié Mis à jour
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Alain Knoll, l'un des fils de Mireille Knoll tuée le 23 mars 2018 à l'âge de 85 ans. (MARGAUX STIVE / FRANCEINFO)

Le procès du meurtre de Mireille Knoll s'ouvre mardi 26 octobre devant la cour d'assises de Paris. Cette femme juive de 85 ans a été poignardée et brûlée dans son appartement du 11e arrondissement le 23 mars 2018. Dans le box, deux accusés qui se renvoient la responsabilité du meurtre. La mère de l'un d'entre eux est aussi jugée, suspectée d'avoir notamment nettoyé la potentielle arme du crime.

Le 23 mars 2018, Alain Knoll, l'un des fils de Mireille Knoll va, comme tous les jours, rendre visite à sa mère. Quelques heures plus tard il apprend que son corps a été retrouvé calciné, lardé de 11 coups de couteau. Depuis, Alain Knoll attend de pouvoir enfin faire son deuil. "Je sais que je n'ai pas pleuré depuis le décès de ma mère et j'espère que lorsque les assassins auront été condamnés, l'émotion me permettra de pleurer", confie-t-il sur franceinfo. "On essaye d'être sereins" mais "se retrouver en face de monstres, ce n'est pas évident, ajoute son frère Daniel Knoll. Ces gens-là ne font pas partie de la communauté des hommes. Ce sont des monstres, il faut les considérer comme des monstres. Est-ce qu'on peut parler à des monstres ? Je pense que cela va être quasiment impossible de leur parler. Tous ces gens qui assassinent, on ne peut pas leur parler".

"On espère que la vérité éclatera."

Alain Knoll

à franceinfo

Face à eux, dans le box, il y aura deux accusés : Yacine Mihoub, un voisin qui connaissait bien Mireille Knoll et au très lourd passé judiciaire, et l'un de ses amis de détention, Alex Carrimbacus, connu pour des cambriolages et des troubles psychiatriques. Deux suspects qui se rejettent, depuis le début, la responsabilité du meurtre. Alors Alain Knoll espère de ce procès qu'il désignera enfin un coupable. "Je veux savoir qui a transpercé onze fois le corps de ma mère, dit-il. Il va bien falloir que celui qui a enfoncé onze fois le couteau dans le corps de ma mère se dénonce. Il faut vraiment de la haine pour faire ça et cette haine, ça ne peut être que de l'antisémitisme", selon lui.

Les accusés contestent toute intention antisémite

Un antisémitisme retenu par la justice mais là aussi, les deux accusés se renvoient la balle. Me Karim Laouafi défend Alex Carrimbacus. "Le caractère antisémite, aujourd'hui pour moi, il tient dans ce dossier dans la mesure où on a retrouvé, du côté de Yacine Mihoub, des éléments assez objectifs permettant de constater une pensée potentiellement antisémite. En revanche, ces éléments-là, on ne les retrouve absolument pas chez Alex Carrimbacus. Donc si le crime est antisémite, ça ne peut pas être le forfait d'Alex Carrimbacus", affirme-t-il. Yacine Mihoub dément, lui aussi, toute intention antisémite. Il assure que c'est son ancien compagnon de détention qui, ce jour-là, a étranglé et poignardé Mireille Knoll, avant de mettre le feu à son appartement.

Alain Knoll espère beaucoup du procès du meurtre de sa mère - Le reportage de Margaux Stive

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