"Nous devons tout faire pour éviter" une "guerre des communautés", déclare la ministre de la Justice, Nicole Belloubet, dimanche 22 avril sur France Inter, en commentant le manifeste "contre le nouvel antisémitisme" véhiculé par la "radicalisation islamiste", publié dans Le Parisien, dimanche. Nicole Belloubet aurait pu être signataire de cette tribune "révélatrice d'une inquiétude" : "Je trouve qu'il y a là pour notre pays un danger sur lequel on doit être vigilant."La ministre de la Justice a insisté sur la "volonté farouche" de son ministère "de lutter contre l'antisémitisme" et rappelle qu'elle a signé "une circulaire à l'attention de tous les procureurs généraux" dans laquelle "cette dimension-là est expressément notée". Elle estime aussi que le plan de lutte contre l'antisémitisme et la violence raciste que vient de lancer le Premier ministre, Edouard Philippe, prouve qu'il y a "une volonté qui est marquée" dans ce sens.Pour @NBelloubet, ministre de la Justice : "Nous devons tout faire pour éviter une guerre des communautés" pic.twitter.com/1jYuisSt5j— France Inter (@franceinter) 22 avril 2018Interrogée sur la dénonciation d'un "silence médiatique" expliqué par le fait que "la radicalisation islamiste – et l'antisémitisme qu'il véhicule – est considérée exclusivement par une partie des élites françaises comme l'expression d'une révolte sociale", Nicole Belloubet a dit ne pas savoir "si le silence coupable est partagé par toutes les élites". "Je crois qu'il faut être mesuré, il faut prendre conscience de cette violence antisémite qui est réelle, que l'on peut observer à plusieurs signes et à plusieurs niveaux. Mais le silence n'est pas partagé."Et alors que le manifeste dénonce l'antisémitisme véhiculé par la radicalisation islamiste, Nicole Belloubet déclare : "Nous devons tout faire pour éviter cette guerre des communautés. La France, par construction, est un pays de la mixité, c'est un pays de la cohésion et, vraiment, nous ferons tout ce qui est possible pour s'opposer à cette guerre des communautés. (…) [Cette tribune] est révélatrice d'une inquiétude. Il faut y répondre par une volonté de cohésion."Nicole Belloubet se souvient d'ailleurs que plusieurs communautés étaient représentées à la marche en hommage à Mireille Knoll, une octogénaire juive assassinée à Paris à la fin du mois de mars. Les imams, rabbins, personnalités et hommes politiques représentaient "la nation rassemblée" selon elle.