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Meurtre d'Angélique : comment David Ramault a pu devenir chauffeur de bus pour Transpole malgré son passé judiciaire

Ce chauffeur de bus de 45 ans, qui a avoué le viol et le meurtre d'Angélique Six, avait déjà été condamné en 1996 pour "viol avec arme", "attentats à la pudeur aggravés" et "vol avec violence".

Article rédigé par Margaux Duguet
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Photo non datée de David Ramault, l'homme qui a avoué avoir tué Angélique, 13 ans, retrouvée morte le 29 avril 2018 à Quesnoy-sur-Deûle (Nord). (FRANCE 2)

La question agite certains salariés de Transpole, le réseau de transports en commun de la métropole lilloise mais aussi les associations de protection de l'enfance. L'entreprise était-elle au courant du passé judiciaire de David Ramault, qui a avoué le viol et le meurtre d'Angélique, 13 ans ? "Comment se fait-il qu'il ait pu rentrer ? Il y a une certaine faille. Les collègues se posent beaucoup de questions", confie ainsi un salarié de la société à franceinfo. Le meurtrier présumé "n'aurait jamais dû avoir une autorisation d'exercer", estime de son côté Violaine Guérin, présidente de l'association Stop aux violences sexuelles. 

Car David Ramault, chauffeur de bus depuis 2014, avait déjà été condamné en 1996 pour "viol avec arme", "attentats à la pudeur aggravés" et "vol avec violence". Il était également ainsi inscrit au fichier judiciaire automatisé des auteurs d'infractions sexuelles ou violentes. 

La question du casier judiciaire

L'entreprise Transpole n'a d'abord pris la parole qu'à travers un court communiqué. "La Direction de Transpole et l'ensemble des collaborateurs ont été profondément choqués et touchés d'apprendre le meurtre d'Angélique Six, assure-t-elle. lls s'associent à la douleur de la famille et des proches de la jeune fille, auxquels ils témoignent leur plus chaleureux soutien". Et d'ajouter : "Dans la mesure où l'auteur présumé des faits, salarié de l'entreprise, a agi dans la sphère privée et sans lien avec son activité professionnelle, Transpole s'abstient de tout commentaire sur cette terrible affaire". 

Pas un mot donc sur les conditions de recrutement de David Ramault. A-t-il dû fournir un extrait de casier judiciaire au moment de son embauche ? La métropole lilloise rappelle à franceinfo qu'il n'existe pas d'obligation légale pour Transpole, dans le cadre de l'embauche d'un collaborateur, de demander un extrait de casier judiciaire.

Auprès de La Voix du Nord, certains salariés rappellent cependant que ce document a, par le passé, été exigé. "A l'époque, pour rentrer à Transpole, il fallait montrer patte blanche. Il y a avait même une enquête de moralité", explique Patrick Landry, secrétaire du syndicat SUD chez Transpole, entré en 1999 dans la société. 

"Une enquête de références" 

Contacté par franceinfo, Transpole reconnaît ne plus demander depuis 2009 d'extrait de casier judiciaire "pour les nouveaux recrutements de conducteurs de bus" mais effectuer une "enquête de références". "On vérifie les références professionnelles. Dans le cas de David Ramault, il avait eu une carrière continue réussie depuis une quinzaine d'années dans le secteur des transports", nous dit-on. 

Transpole n'était pas au courant du passé judiciaire de cette personne.

Transpole

à franceinfo

Depuis 2014, David Ramault avait également "démontré une conduite professionnelle et une qualité de service régulières, conformes aux attentes de l'entreprise"

L'entreprise va-t-elle demander de nouveau à ses recrues cet extrait de casier judiciaire avec l'affaire de la petite Angélique ? "Dans le cadre de la loi Savary dont les nouvelles dispositions s'appliqueront courant mai, il y aura la possibilité de mener des enquêtes administratives", répond Transpole, qui assure qu'il n'y a pas eu dans cette affaire "de manquement de la part de la société". 

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