Romans-sur-Isère : des peines de cinq à dix mois de prison requises contre des participants à la manifestation d'ultradroite après la mort de Thomas à Crépol
Ils ont été entendus l'un après l'autre pendant trois heures. Sept hommes ont été jugés au tribunal correctionnel de Valence, mardi 6 février, car ils sont soupçonnés d'avoir participé à cette manifestation d'ultradroite dans le quartier de la Monnaie, le soir du samedi 25 novembre à Romans-sur-Isère, une semaine tout pile après la mort de Thomas à Crépol. Six personnes avaient déjà été condamnées à de la prison ferme en novembre en comparution immédiate. Lors de ce procès, ils risquent jusqu'à un an d'emprisonnement.
Tous sont de jeunes hommes âgés de 19 à 24 ans et originaires de toute la France : La Rochelle, Poitiers, Aix-en-Provence, Echirolles ou encore la région lyonnaise. Ces jeunes hommes sont insérés dans la société, il y a un développeur d'application web, un étudiant en master de relations internationales ou encore un autre étudiant en fabrication industrielle. On leur reproche d'avoir participé à cette manifestation en vue de commettre des violences sur des personnes, en l'espèce des habitants du quartier de la Monnaie, que les mis en cause pensent être le quartier des jeunes impliqués dans la mort de Thomas.
Des cagoules et des bombes lacrymogènes
Ces sept jeunes hommes ne sont donc pas poursuivis pour avoir commis des violences réelles. Ce soir-là, les CRS sur place avaient également subi des tirs de mortiers d'artifice et avaient été visés par des pavés. Ces jeunes hommes déclarent tous avoir entendu parler de cette manifestation sur les réseaux sociaux et s'être rendus sur place pour rendre hommage à Thomas. Ensuite, leurs propos diffèrent : certains sont hésitants et ne souhaitent pas répondre aux questions de la présidente, d'autres assument avoir voulu se rendre dans ce quartier "pour protester contre la mort d'un Français et faire réagir la population issue de l'immigration".
La présidente interroge aussi les mis en cause sur leurs tenues : certains étaient cagoulés, avec des capuches. C'était par mimétisme, explique l'un d'eux. "Pour préserver [s]on anonymat", poursuit un autre. Quant aux bombes lacrymogènes, c'était pour "[s]e défendre", assure un troisième, car il pensait que sa "présence pouvait énerver les habitants".
Dans son réquisitoire, la procureure a évoqué "des faits d'une réelle gravité avec un réel trouble à l'ordre public". Cinq mois de prison ferme pour les cinq premiers prévenus. La magistrate a requis huit mois de prison ferme contre le sixième prévenu, détenteur de bombe lacrymogène. Enfin pour le dernier prévenu, dix mois de prison ferme ont été requis parce qu'il possédait une matraque télescopique et une bombe lacrymogène lors de son interpellation. Le tribunal a mis sa décision en délibéré au 21 février.
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