Mort de Thomas à Crépol : Fabien Roussel dénonce "l'instrumentalisation politique" de la part de l'extrême droite
Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, dénonce lundi 27 novembre sur France Inter "une instrumentalisation politique" après la mort du jeune Thomas à Crépol (Drôme) le 19 novembre. Le député du Nord pointe tout particulièrement du doigt l'extrême droite. Il accuse ainsi "Marine Le Pen, Jordan Bardella, Marion Maréchal et Éric Zemmour" d'avoir "tweeté toutes les heures pour imposer ce sujet dans l'actualité, en faisant un trait d'égalité entre un meurtre, l'immigration, la délinquance, et le terrorisme pour certains".
Dans la nuit du samedi au dimanche 19 novembre, Thomas, adolescent de 16 ans, est décédé après avoir été blessé au couteau en marge d'un bal dans le village de Crépol. Fabien Roussel qualifie cette "violence" de "terrible" et "imagine la colère et la peine qui étreignent la famille, les proches et les habitants du village". Face à ce drame, le député du Nord appelle à "des réponses fortes pour que nos concitoyens ne se sentent pas dans l'insécurité, ne vivent pas dans la peur".
Fabien Roussel fait part de son inquiétude face à "un climat de haine [qui] s'étend" selon lui en France. Il évoque ainsi la présence de "milices envoyées par l'extrême droite à Romans-sur-Isère" pour des opérations de "ratonnade". Ce week-end, des manifestations de militants d'ultra-droite ont en effet eu lieu dans le quartier de la Monnaie, dont sont issus certains suspects liés au drame de Crépol. Fabien Roussel rappelle que ces groupuscules s'en sont "pris aux forces de l'ordre" : "Ils mettent en cause nos institutions, la justice". S'il appelle à "condamner fortement" les personnes impliquées dans le meurtre de Thomas, le patron du PCF appelle à "laisser la justice et la police faire leur travail".
"Une dérive vers l'extrême droite des forces libérales de droite"
L'ancien candidat à l'élection présidentielle s'adresse plus largement "à l'ensemble des forces [politiques] démocrates et républicaines", leur demandant de "prendre garde" et de "ne pas alimenter" le discours de l'extrême droite.
Fabien Roussel s'inquiète plus largement d'une montée de l'extrême droite en Europe. "L'extrême droite est en train de nous mener vers l'autoroute de la guerre civile en Europe, en France et elle le fait pied au plancher", s'insurge-t-il après la victoire du parti néerlandais d'extrême droite islamophobe de Geert Wilders aux élections législatives mercredi dernier aux Pays-Bas. Il accuse les partis d'extrême droite "d'attiser la haine" : "Ils envoient leurs milices provoquer des émeutes urbaines comme à Dublin ; ils envoient des militants d'extrême droite faire des croix gammées à Paris", ajoute-t-il.
Le secrétaire national du PCF dénonce également "une dérive vers l'extrême droite des forces libérales de droite". "Ils préfèrent aller sur le terrain de l'extrême droite en ayant les mêmes mots qu'eux sur l'immigration et l'insécurité" plutôt que d'apporter "des réponses aux problèmes sociaux", s'agace Fabien Roussel. Il critique notamment le projet de loi immigration, adopté le 14 novembre en première lecture au Sénat en France et examiné à partir de ce lundi à la Commission des lois de l'Assemblée nationale.
Pour le député du Nord, ce projet de loi est "un des pires textes produits" en France. "C'est une vision utilitariste et déshumanisante de ceux qui quittent leur pays et qui viennent ici chercher le droit d'asile", s'emporte Fabien Roussel. Face à cette situation, il appelle donc la gauche à "ne pas laisser à l'extrême droite les sujets comme l'immigration et l'insécurité" et à s'en emparer en proposant "des politiques progressistes".
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