Meurtre de Philippine : le ministre de la Justice prêt à "faire évoluer l'arsenal juridique" pour que ce "crime odieux ne puisse pas se reproduire"

Didier Migaud, garde des Sceaux, assume "un sentiment d'échec" alors que le principal suspect était sous le coup d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF).
Article rédigé par franceinfo
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Didier Migaud sur France Inter, le 27 septembre 2024. (FRANCE INTER)

"Bien évidemment que ce crime est odieux, bien évidemment que Philippine n'aurait pas dû mourir", réagit Didier Migaud, ministre de la Justice, vendredi 27 septembre sur France Inter, après la découverte samedi dernier du corps de Philippine, 19 ans, dans le bois de Boulogne (Paris). Un crime "inacceptable", selon le ministre, interrogé sur les critiques d'une partie de la classe politique qui évoque des manquements et le "laxisme" de la justice. Le principal suspect, un homme de 22 ans interpellé en Suisse, était sous le coup d'une OQTF, une obligation de quitter le territoire français.

"Pour moi c'est un sentiment d'échec, bien évidemment" assume le garde des Sceaux, qui s'interroge sur "comment faire en sorte, que ce type de situation ne puisse pas se reproduire". "Ça sera de ma responsabilité, avec le ministère de l'Intérieur, et l'arbitrage du Premier ministre par rapport à un certain nombre de propositions que nous pourrons lui formuler", ajoute Didier Migaud. "La justice est là pour faire en sorte que de telles situations ne restent pas impunies", poursuit-il, tout en admettant "qu'il peut être possible de faire évoluer l'arsenal juridique".

Une émotion qui "submerge tous les discours objectifs"

"Je vais regarder si les procédures sont adaptées, pour, avec mon collège le ministre de l'Intérieur, éventuellement proposer les modifications nécessaires", insiste Didier Migaud qui refuse toutefois de "légiférer à chaud". "Je comprends que l'émotion est telle qu'elle submerge tous les discours objectifs", estime le garde des Sceaux, rappelant que "le temps de la justice n'est pas le temps de l'émotion".

Rétablir le lien de confiance entre les Français et la justice, c'est une des priorités du garde des Sceaux qui déplore "cette défiance". "À moi de faire en sorte que cette confiance soit plus forte", insiste Didier Migaud. Le ministre de la Justice appelle à s'appuyer sur des "données objectives". "Comme sur l'exécution des peines, qui a beaucoup progressé, comme le nombre de personnes qui aujourd'hui sont détenues en prison", souligne Didier Migaud, qui dit comprendre que "c'est inentendable pour le citoyen".

"Je serai toujours le défenseur de l'État de droit, toujours le défenseur de la justice, toujours le défenseur des magistrats, promet Didier Migaud, sans être complaisant vis-à-vis de manquements qui peuvent effectivement intervenir."

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