Mediator : le patron des laboratoires Servier cité à comparaître
Actualisé lundi à 9h
La citation à comparaître vise non seulement le président de Servier, mais également les laboratoires Servier et Biopharma, qui ont commercialisé le médicament suspendu en France depuis novembre 2009. Mais aussi des personnes physiques, le directeur général délégué et le pharmacien responsable de la firme.
Les plaignants attaquent Servier pour avoir "délibérément trompé les patients consommateurs de Mediator sur la nature et les qualités substancielles du médicament", poursuit lefigaro.fr.
Vers un procès avant la fin de l'année
Cette simple plainte pour "tromperie aggravée" vise aussi à accélérer les choses. Établir la tromperie est bien plus aisé que l'homicide même involontaire. Les plaignants souhaitent manifestement éviter les années interminables d'instruction qui ont été nécessaires au procès de l'hormone de croissance.
Dans un rapport accablant, l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) affirme que le médicament aurait dû être retiré dès 1999, soit dix ans avant sa suspension officielle.
_ Ce rapport pointe la responsabilité directe de l’Agence française du médicament, coupable d’un silence complice, des différents ministres de la Santé mais surtout, des laboratoires Servier. Selon les avocats, Servier connaissait parfaitement la nature du produit qu’il a commercialisé, en toute connaissance de cause, entre 1976 et 2009.
Xavier Bertrand prend sa part de responsabilité
Après avoir reçu officiellement le rapport de l’Igas, l’actuel ministre de la Santé Xavier Bertrand a reconnu qu’il avait sa part de responsabilité.
_ Il s’est engagé à ce que l’Etat finance désormais directement l’Agence du médicament (Afssaps), jusqu’alors financée par les laboratoires. Un projet de loi sur la réforme de la pharmacovigilance devrait être présenté "avant la fin de l'année", confirme ce matin sur France Inter Xavier Bertrand.
Le Mediator est soupçonné d’avoir provoqué la mort de 500 à 2.000 patients, dont beaucoup prenaient cet anorexigène comme coupe-faim.
Gilles Halais, avec agences
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