Marseille : trois blessés dans une fusillade à la kalachnikov en plein centre-ville
34 douilles, dont 22 de kalachnikov. Disséminées sur la place de l'Opéra de Marseille, elles témoignent de la violence de la scène qui a eu lieu dimanche matin dans la cité phocéenne.
Alors qu'ils sortaient de la boîte de nuit Ma Demoiselle, trois hommes âgés de 21 à 29 ans et connus des services de police ont été la cible de tirs. Deux des victimes présentent "des blessures superficielles, les balles ayant éraflé la tête
et le thorax ", tandis que la troisième personne, touchée "au mollet, à la cuisse et au
bras, a perdu beaucoup de sang, mais son pronostic vital n'est pas engagé ", selon le procureur de la République Brice Robin.
Le bilan pourrait cependant s'alourdir, le procureur craignant des victimes collatérales : selon lui, les
tireurs ont "tiré dans le tas, sans considération pour les autres " alors que
plusieurs personnes étaient présentes devant la boîte de nuit. "Il est possible que parmi les victimes il y ait des personnes qui ne
faisaient pas partie du groupe initial ", a-t-il expliqué lors d'une conférence de presse dimanche après-midi.
Une réponse à une altercation
D'après les premiers éléments de l'enquête, confiée à la brigade criminelle
de la police judiciaire, cette scène a fait suite à une altercation entre deux groupes dans la boîte de nuit. Les jeunes ont été exclus de l'établissement mais deux heures après, trois
d'entre eux sont revenus en voiture pour arroser les lieux de tirs de kalachnikov et de 9 mm. La piste d'un réglement de compte est donc pour l'heure exclue.
Sur les images des caméras de vidéosurveillance, les tireurs apparaissent
cagoulés, mais le procureur de la République a précisé que des témoins des faits "sont en cours
d'identification et d'audition ".
Gaudin veut des renforts
Pour David-Olivier Reverdy, délégué zonal adjoint du syndicat Alliance,
"c'est un véritable miracle que le bilan n'ait pas été extrêmement grave vu les
calibres utilisés. Une fois de plus, il est démontré que ce ne sont pas
seulement les quartiers Nord qui sont exposés à la circulation des armes de
guerre ".
Quant au maire UMP de Marseille Jean-Claude Gaudin, il a lancé sur Facebook un appel au ministre de l'Intérieur Manuel Valls : "Les événements de cette nuit (...) montrent bien que Marseille n'a pas
besoin de défilés de ministres, mais de forces de police nationale
supplémentaires. Le ministre de l'Intérieur doit maintenant le comprendre ". Manuel Valls a reconnu que la violence était "maximum à Marseille ", avant d'ajouter : "en même temps, il y a des résultats, il n'y a pas de zone de non-droit dans ce pays ".
Jean-Marc Ayrault, accompagné de cinq de ses ministres, s'était déplacé dans la cité phocéenne le 20 août après un énième réglement de compte meurtrier. Le Premier ministre avait annoncé l'affectation de 24 policiers d'investigation et d'une compagnie CRS
supplémentaires.
Des annonces jugées insuffisantes par Jean-Claude
Gaudin, qui n'a de cesse de dénoncer la faiblesse dans la ville des effectifs de la police
nationale (environ 3.500 policiers pour 850.000 habitants).
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