L’inquiétante prolifération des armes à feu en France
Le phénomène est apparu au début des années 2000, et ne cesse de prendre de l’ampleur depuis. Au cours de faits divers sanglants comme ces derniers jours à Lyon, Sucy-en-Brie ou Orly (Val-de-Marne), dans des trafics de drogue, voire directement dans les caniveaux, policiers et gendarmes tombent de plus en plus souvent sur des armes à feu. Des gros calibres et parfois même, des armes de guerre.
Les armes prolifèrent de manière "clandestine et anarchique", confie un policier. Le choix des armes est varié, les filières aussi. En provenance de nombreuses caches des pays des Balkans (ex-Yougoslavie, Albanie…), les armes voyagent le plus souvent dans des coffres de voitures particulières en direction des milieux criminels de France, d’Allemagne ou des Pays-Bas.
Policiers et gendarmes, tous insistent sur la facilité de se procurer une arme. Notamment sur Internet. En dépit de l’arsenal législatif existant.
Législation "impuissante"
En 1998, un ancien "grand flic", Claude Cancès, fait 15 propositions pour règlementer les armes. Législation renforcée en 2002 en direction des personnes souffrant de troubles psychiques, après la tuerie du conseil municipal de Nanterre (Hauts-de-Seine). Puis en 2007, le ministère de l’Intérieur crée un fichier informatisé des possesseurs d’armes à feu.
Pourtant nombreux, les textes semblent se révéler peu efficaces. Une législation "trop tatillonne pour les honnêtes gens, impuissante face aux trafiquants", analyse Brice Hortefeux.
Dans les heures qui ont suivi la fusillade de lundi, au cours de laquelle un adolescent de 12 ans a été abattu (lire nos articles), le ministre de l’Intérieur a déboulé à Lyon. Brice Hortefeux a demandé aux préfets de lui fournir illico une "cartographie des lieux de trafic", et il a annoncé des opérations "coups de pied dans la fourmilière" .
Gilles Halais, avec agences
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