L’ex-préfète de Lozère en correctionnelle pour de menus larcins
"Balance romaine et un service à poids en laiton" (une balance de cuisine, ndlr), "couteau à lame courte et dentée" (couteau à pamplemousse), seau à Champagne, ou "petit bocal en verre de couleur verte à bouchon en liège" (pot à moutarde)… Le listing établi par les enquêteurs a des allures d’inventaire à la Prévert.
Mais au regard de la loi, c’est le qualificatif de "détournement et vols de biens remis en raison de sa fonction par personne dépositaire de l’autorité publique" qui a été retenu. Un délit passible de 10 ans de prison et 150.000 euros d’amende.
Car l’auteur présumé des faits n’est autre qu’une ancienne préfète.
Lorsqu’elle quitte son poste de préfète de Lozère en 2009, Françoise Debaisieux met dans les cartons des objets qui ne lui appartiennent pas : nappes, serviettes, vaisselle et bibelots. Il y en a pour un millier d’euros tout au plus.
Constatant que des objets ou des meubles étaient manquants, son successeur l’interroge par courrier. La préfète, qui vient d’être nommée dans les Hautes-Pyrénées, répond qu’ils sont entreposés dans une chambre ou dans des cartons du grenier.
Mais c’est à son domicile d’Haybes (Ardennes) que les enquêteurs mettront la main sur le "butin".
Françoise Debaisieux, toujours très bien notée par ses supérieurs, est mise en examen. Sa décoration de chevalier de la Légion d’honneur est suspendue.
_ L’affaire fait alors grand bruit. Et elle arrive aujourd’hui devant le tribunal correctionnel de Mende (Lozère) où l’ex-préfète et son époux, jugé pour recel, plaideront l’erreur commise de bonne foi.
Gilles Halais, avec agences
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