Les vols de cornes de rhinocéros se multiplient dans les musées
Ils n'ont volé que cela. Les malfaiteurs qui se sont introduits au Musée d'histoire naturelle de Blois dimanche dernier, ont directement été à la tête de rhinocéros naturalisée, exposée dans les locaux du Musée des Jacobins. Ils ont trainé la tête qui pèse près d'une centaine de kilos sur le sol avant de s'enfuir. elle datait du XIXème siècle.
Cette tête avait été prêtée en 1997 par le Musée de Bourges. Et la même nuit, d'autres voleurs s'introduisaient dans le Musée de Bourges. Là aussi pour tenter de voler une tête de rhinocéros. Sans succès cette fois.
Ces deux vols n'ont rien de blagues de potaches. Et ils ne sont pas isolés en Europe. Car la semaine précédente, une autre tête a été volée à Bruxelles. Mi-juin, c'était à Liège, toujours en Belgique. En mars, c'était à Rouen.
Tous les musée, institutions, collectionneurs ou antiquaires sont alertés qu'un trafic semble s'être mis en place à l'échelle européenne autour des rhinocéros. C'est évidemment la corne des animaux qui excite la cupidité des voleurs. Si les rhinocéros sont menacés en tant qu'espèce vivante, c'est aussi pour leur appendice.
La police évoque l'hypothèse d'une bande organisée, et les enquêtes pourraient aboutir à l'office central de lutte contre le trafic de biens culturels.
La corne de rhinocéros fait l'objet d'un commerce important en Asie, et tout particulièrement en Chine, où ses prétendues vertus aphrodisiaques en font un produit recherché. Une corne peut se négocier jusqu'à 14.000 dollars sur le marché.
Grégoire Lecalot, avec agences
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