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Les tribunaux cléments avec les premiers supposés casseurs

Lyon, Paris, Nanterre : les premiers jugements prononcés en comparution immédiate contre les supposés casseurs sont des peines de prison avec sursis. En deçà des réquisitions des procureurs. Les profils des prévenus ne correspondent pas tout à fait à ceux des casseurs, décrits par les forces de l’ordre.
Article rédigé par franceinfo
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Des casseurs patentés issus des banlieues, et sans lien avec le mouvement contre le projet gouvernemental de réforme des retraites : les autorités décrivent ainsi les quelque 2.000 jeunes arrêtés en marge des manifestations de Lyon, Nanterre et Paris.

Devant le tribunal correctionnel de Lyon, les quatre premières personnes jugées en comparution immédiate mercredi n’avaient pas de casier. Quatre majeurs dont une lycéenne condamnée à un mois ferme pour avoir mis le feu à une poubelle. Elle a quitté le tribunal avec la possibilité d’un aménagement de peine sans incarcération. Les trois autres prévenus étaient des proches de cette jeune fille, dont un père de famille au chômage, tous condamnés à des peines de prison avec sursis.

A Nanterre (Hauts-de-Seine), autre théâtre principal des violences de ces derniers jours, un jeune homme a été condamné mardi à deux mois de prison ferme et écroué, pour des violences et le recel d’un blouson volé dans le saccage d’un magasin.
_ Mercredi, le tribunal a prononcé une peine de quatre mois avec sursis contre deux autres prévenus, refusant de suivre le parquet qui avait réclamé de la prison ferme.

Des dossiers souvent minces

Par ailleurs, une trentaine de mineurs ont fait l’objet de procédures devant le juge pour enfants. En majorité des convocations à une date ultérieure. Il s’agit dans l’immense majorité des cas, dit le parquet de Nanterre, de très jeunes collégiens ou lycéens sans casier. Le plus jeune a 13 ans.

Le parquet de Nanterre estime que "l’échantillon" de fauteurs de troubles présumés remis à la justice n’est pas forcément représentatif. Il s’agit de jeunes gens arrêtés après les manifestations ou en lisière des mouvements.
_ Difficile, pour les tribunaux, de traiter ces dossiers souvent minces. La seule pièce est souvent un simple procès-verbal de police désignant un interpellé, qui nie les faits. Les juges hésitent alors à condamner car une méprise est toujours possible dans le contexte d’une manifestation de rue.

Gilles Halais, avec agences

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