Les Roms marseillais, bienvenus nulle part
Ce sont les violents orages sur la ville qui ont poussé la cinquantaine de Roumains à s'installer en catastrophe dans ces nouveaux locaux, à la lisière des 3e et 15e arrondissements de la ville. Un hangar jonché de cartons et de vieux papiers, sans sanitaire ni point d'eau, et dont l'entrée est protégée par un simple pan de tôle. Les Roms expulsés de la cité des Créneaux, 40 adultes et 15 enfants, erraient jusqu'ici sans trouver de nouveau terrain pour s'installer.
Le local qu'ils ont trouvé est loin d'être idéal, et les Roms ne sont pas à l'abri d'une nouvelle expulsion. Le groupe en a déjà vécu 17 en deux ans. D'autant que dans leur installation suscite déjà des inquiétiudes chez les riverains.
Leur départ forcé, jeudi dernier, est encore dans toutes les mémoires. Les riverains accusaient les Roms de cambriolages dans leur quartier. Une accusation que nient les représentants du groupe : "On est des ferrailleurs, pas des voleurs" , explique l'un d'eux. "On n'avait pas de problèmes avec le propriétaire du terrain ou la police, on avait donné notre parole qu'on ne volerait pas." En voyant arriver les habitants, les Roms avaient eux-mêmes appelé le 17. "Ce n'est pas anodin" , assure Caroline Godard, de l'association Rencontres tsiganes.
Expulsion possible jusqu'à demain
Une enquête judiciaire a été ouverte pour déterminer l'origine du feu qui a détruit les derniers restes du camp de Roms, après leur départ. Devant leur nouveau refuge de fortune, plusieurs policiers sont déjà présents. L'expulsion est possible pendant un délai de flagrance de 48 heures. Ensuite, la circulaire interministérielle du 26 août prévoit un dispositif de concertation pour accompagner les Roms... En attendant une décision judiciaire.
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