Les prisons pour mineurs au bord de l'implosion
Ils sont une cinquantaine de jeunes de 13 à 18 ans dans ce bâtiment rouge brique, placés sous l'autorité continue de 80 à 90 surveillants et agents de la PJJ et d'enseignants de l'Éducation nationale. L'encadrement semble donc conséquent, et pourtant, le tout a des allures de cocotte-minute depuis trois jours : agression d'une cuisinière dimanche, cellules saccagées, départs de feu et cette nuit, une surveillante ciblée par des projectiles, insultée et menacée.
Mais ces incidents toulousains ne sont pas les premiers. À Meyzieu, dans le Rhône, un détenu de 16 ans avait retenu en otage une éducatrice le 12 avril pendant près de deux heures. Et à Marseille, une surveillante a été agressée il y a une semaine, alors que quatre jeunes tentaient de s'évader. Les personnels y ont donc ce matin marqué le coup, en bloquant l'accès du site, avec des pneus et des palettes. La CGT-PJJ a également déposé un préavis de grève reconductible pour cette semaine. Ils ont obtenu un rendez-vous avec la magistrature le 19 mai.
Six établissements de la sorte -EPM comme établissements pénitentiaires pour mineurs- existent en France depuis 2007-2008[[à Meyzieu, Marseille, Lavaur, Porcheville (Yvelines), Quiévrechain (Nord) et à Orvault
(Loire-Atlantique)]]. Établissements de réinsertion, mais " les magistrats incarcèrent à tout-va, cela devient un centre pénitentiaire lambda", déplorait ce matin Laurent Germain, secrétaire général de l'Ufap à Marseille. Centre où se côtoient des mineurs jugés ré-insérables, avec d'autres en situation beaucoup plus critiques et très perturbateurs. Un mélange qui commence à devenir explosif...
Les syndicats réclament donc une redéfinition des statut et missions des éducateurs qui travaillent dans ces centres, une revalorisation de leur rémunération tenant compte de "la pénibilité et de la dangerosité" de leur travail. Ils suggèrent enfin que soient réouverts les quartiers pour mineurs dans les prisons classiques.
Cécile Quéguiner, avec agences
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