Les pompiers de Paris reçoivent 96% d'appels inutiles au 112
Victimes dans la majorité des cas de coups de fil passés par mégarde via un téléphone portable, les secours se réorganisent pour se "concentrer sur l'urgence".
Blagues, appels fantaisistes ou "appels de poche", passés par mégarde depuis un téléphone portable... La quasi-totalité des appels reçus via le 112, le numéro d'urgence européen, sont "polluants" et ne concernent pas une demande de secours, selon les pompiers de Paris. Un constat qui les pousse à se réorganiser pour se "concentrer sur l'urgence".
"96% des appels reçus sur le 112 sont des appels de poche, il n'y a personne au bout du fil", explique mercredi 25 juin le lieutenant-colonel Samuel Bernès, chef du bureau de la communication de la brigade des sapeurs-pompiers de Paris (BSPP). En tout, en comptant aussi les personnes qui contactent directement le 18, le numéro français pour les pompiers, ces coups de fil inutiles représentent 2 000 des 7 000 appels reçus tous les jours. "Il devenait urgent de se réorganiser", insiste-t-il.
Sept vies sauvées par téléphone en 2013
Depuis début 2014, trois opérateurs, sur la douzaine présents nuit et jour pour recevoir les appels, sont dédiés à traiter ceux du 112. A Paris, les coups de fil vers ce numéro européen, créé en 1996, arrivent chez les pompiers. Or, comme il est paramétré à l'avance sur les smartphones, les appels ont explosé en même temps que le nombre de mobiles. "Les 4% restants sont traités et renvoyés vers les opérateurs du 18. Cette dépollution, c'est du temps gagné" pour "se concentrer sur l'urgence", poursuit le lieutenant-colonel Bernès.
Pour éviter "de faire partir une équipe par réflexe", les membres du centre opérationnel des pompiers disposeront par ailleurs, dès novembre, d'un "arbre d'aide à la décision". "Cet outil permettra aux opérateurs d'apporter des réponses scientifiques adaptées en fonction des problématiques de santé", détaille le général Domanski, médecin-chef des services de santé de la BSPP.
En 2013, sept vies ont été sauvées grâce à des conseils de massage cardiaque prodigués au téléphone par les pompiers. L'année dernière, les pompiers de Paris, qui interviennent dans la capitale et les trois départements de la petite couronne, ont reçu 2,1 millions d'appels, qui ont donné lieu à 500 000 interventions.
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