Les nouvelles prisons, trop déshumanisées ?
Tout change, rien ne change dans les prisons. Le Contrôleur des prisons remet aujourd'hui son second rapport annuel. Constat amer : en un an, la situation n'a pas grandement changé dans les prisons. Mais Jean-Marie Delarue entend tenir son poste à bout de bras - personnalité indépendante, son mandat ne peut d'ailleurs être révoqué par quiconque...
Pointées du doigt cette année, les nouvelles prisons - trop grandes, donc déshumanisées, selon le rapport. “ Au-delà de 200 places la relation humaine entre surveillants et détenus se perd ”.
Un prêche dans le désert ? La ministre de la Justice lui a donné l'assurance que les futurs plans de prisons ne dépasseraient pas les 690 places - certaines devaient dépasser le millier de places, à l'origine. Mais “c'est encore trop”, estime le Contrôleur des prisons. “Le coût que vous économisez en budget de construction et de fonctionnement, vous le perdez en événements violents”.
Des détenus oisifs... contre leur gré
Autre dysfonctionnement observé : le manque d'activités proposées aux détenus. Alors que la loi pénitentiaire de 2009 a prévu une “obligation d'activité” en prison, pour favoriser une future réinsertion, celle-ci reste très théorique...
Seule une minorité de détenus y a accès, aujourd'hui. “Globalement, moins d'une personne sur cinq bénéficie d'un emploi en maison d'arrêt”, écrit le rapport. Et ceux qui ont un emploi ne peuvent pas avoir d'autres activités - sportives ou culturelles.
Bref, le rapport demande donc “la mise en œuvre de moyens nouveaux, d'effectifs supplémentaires”. Pas facile, quand on sait que la crise économique a également frappé le monde pénitentiaire... et réduit d'un tiers les activités.
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