Les Français ne se sentent pas plus en insécurité qu'avant
Mais ils constatent une hausse des vols de vélos, portables et sacs à main, selon l'enquête annuelle de l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales et de l'Insee.
Les Français ne se sentent pas plus en insécurité qu'avant. Mais ils disent constater une hausse des vols de vélos, portables et sacs à main, pour certains avec violence, selon une enquête de l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) et de l'Insee publiée mardi 9 décembre.
Cette étude dite de "victimation" consiste à interroger les Français – ils sont plus de 15 000 à avoir répondu à l'enquête – sur les faits de délinquance dont ils disent avoir été victimes. Elle est, selon ses instigateurs, le "reflet exact" de l'insécurité ressentie ou non par la population. Car ses résultats tranchent fortement avec les statistiques officielles. Principaux faits marquants de cette enquête.
Stabilisation du sentiment d'insécurité
Quelque 17% des sondés disent ainsi ressentir un sentiment d'insécurité chez eux en 2014. Un chiffre identique à l'année 2013.
Stabilisation du nombre de cambriolages
L'année dernière, selon l'ONDRP, le sentiment d'insécurité avait été exacerbé par une explosion du nombre de cambriolages. Sur ce point, l'enquête montre une stabilisation: le nombre de cambriolages de résidences principales "avoisine les 600 000" en 2014. Cyril Rizk, l'un des responsables de l'ONDRP, y voit "le signe d'une inversion de tendance qui reste à confirmer". De quoi conforter le gouvernement qui a récemment annoncé une baisse des cambriolages de 4,3% en un an.
Pas d'augmentation des violences
Autre bonne nouvelle, les violences, "pour la quatrième année consécutive" selon Cyril Rizk, "sont stables" : autour de 2 millions, selon ce que déclarent les Français, un chiffre encore très important. Mais le criminologue prévient, brisant une idée reçue souvent relayée par les politiques : "Personne ne peut dire, dans le débat public, qu'il y a une augmentation des violences, physiques ou sexuelles".
Hausse des vols de sacs à main et portables
L'enquête de l'ONDRP note toutefois une "hausse significative" des vols et tentatives avec violence ou menaces : 360 000 Français disent avoir vécu une telle agression, contre 270 000 en 2012. Principales cibles des malfaiteurs : les femmes de moins de 30 ans victimes de vols violents, "à l'arraché", pour leurs téléphones portables ou leurs sacs à main.
Nette augmentation des vols de vélos
Autre hausse, celle des vols de vélos : 400 000 contre 300 000 auparavant. Mais, là aussi, peu de dépôts de plaintes. Quant à savoir les raisons de cette hausse subite, l'ONDRP attend pour se prononcer, un peu surpris de cet épisode inédit.
L'enquête 2014 montre d'ailleurs, une fois de plus, que les 7,2 millions d'atteintes aux biens (vols, cambriolages, etc.) déclarées par les Français sont deux à trois fois supérieures aux chiffres officiels, car seuls quelque 40% des victimes de vols, par exemple, déposent plainte. Selon l'ONDRP, cette étude de "victimation" doit même devenir la "référence" tandis que le gouvernement essaie progressivement de mettre en place un nouvel outil statistique pour mettre fin aux "manipulations" et "trucages" des chiffres, dit-il, de la droite.
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