Les évadés de Moulins-Yzeure en fuite vers la Belgique
La dernière fois qu’ils ont été vus, ce matin à l’aube, les deux évadés de la centrale de Moulins circulaient sur l’autoroute A1 dans la région d’Arras, en direction de la Belgique. C’est là qu’ils ont relâché leurs deux otages kidnappés à Amiens quelques heures plus tôt. Il s'agit d'un homme de 65 ans, qui a été brutalisé, et de son petit-fils âgé de 5 ans.
Dans leur cavale, les deux évadés de Moulins ont également braqué à l'aube ce matin, une femme qui distribuait des prospectus à Saint-Laurent-Blangy, dans le Pas-de-Calais.
Les deux dangereux malfaiteurs se sont fait la belle hier après-midi de la maison centrale de Moulin-Yzeure, à l’aide d’explosifs (lire nos articles ci-dessous). Pour protéger leur fuite, ils ont d’abord pris en otage deux gardiens de la prison, qu’ils ont relâchés sains et saufs dans la soirée en région parisienne. Avant cela, ils avaient provoqué un accident de voiture dans la région de Nevers.
Les deux évadés, armés et fichés au grand banditisme, sont considérés comme très dangereux. Ils purgeaient à Moulins-Yzeure des peines de longue durée : la perpétuité pour l’un, dix ans de réclusion pour l’autre. Dans le cadre de l’enquête ouverte sur cette évasion, deux proches des fuyards, deux femmes présentes au parloir dimanche, ont été placées en garde à vue. Elles sont actuellement interrogées à Moulins.
Renforts de personnel
Au lendemain de cette évasion spectaculaire, l’administration pénitentiaire a annoncé des "mesures d’urgence" pour renforcer la sécurité dans cette prison centrale. Au premier rang desquelles, une "expertise globale de sécurité" qui concernera également d’autres centrales (Saint-Maur, Clairvaux, Lannemezan).
Mais surtout des renforts en personnel. Quinze agents ERIS (équipe régionale d’intervention et de sécurité) sont affectés dès maintenant en surveillance renforcée, appuyés par des chiens renifleurs d’explosifs. Par ailleurs, la zone des parloirs va être refaite en urgence – c’est au parloir que les deux évadés ont fait usage d’explosifs – et les effectifs de détenus vont être allégés.
Moulins-Yzeure, qui accueille 272 détenus sous l’œil de 230 surveillants, était considérée jusqu’à présent comme l’une des centrales les plus sûres de France, même si des précédents spectaculaires ont émaillé l’histoire de cet établissement pénitentiaire.
En février 2003, trois détenus avaient tenté de se faire la benne en prenant un surveillant en otage, et en utilisant des explosifs pour faire voler en éclats une porte donnant sur un toit-terrasse. Trois ans plus tôt, trois prisonniers avaient réussi à s’évader à bord d’un hélicoptère volé, après avoir scié des barreaux pour gagner les toits.
Gilles Halais avec agences
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