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Les époux Tiberi mis en difficulté

L'étau se resserre autour de Jean et Xavière Tiberi. La confrontation générale des époux avec 9 autres prévenus, jugés avec eux pour l’affaire des faux-électeurs les a mis à mal, aujourd'hui. Mais, malgré les témoignages accablants qui se succèdent, Jean Tiberi continue à nier toute responsabilité.
Article rédigé par franceinfo
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  (Radio France ©RF/Nathanael CHARBONNIER)

Après 3 semaines de procès durant lesquelles une douzaine de personnes ont mis en cause les Tiberi, l'élu de 74 ans, toujours maire UMP du 5ème, a admis pour la première fois l'existence de la fraude électorale.
“Aujourd'hui, j'en fais le constat”, a-t-il dit, alors qu'à l'instruction il avait nié l'existence même de faux électeurs.
_ Pour autant, Jean Tiberi ne se laisse pas démonter.
Prié de dire qui selon lui était responsable de ces faits, il a répondu : “Je me garderais bien d'une appréciation, je le répète, je n'ai jamais participé à quoi que ce soit”.

Des accusations en séries

Son ancienne adjointe Anne-Marie Affret a de nouveau reconnu sa propre participation, et a pour la première fois été un peu plus explicite sur l'implication de Tiberi : “J'ai pris ma part de responsabilité. Je ne peux pas en dire plus (…) Que ce soit pour les faux électeurs ou la mairie du Ve, je n'ai jamais pris d'initiative”. “Les ordres me venaient de mon maire. Tout ce que je faisais à la mairie, c'est Jean Tiberi qui me disait de le faire”.
Raymond Nentien, qui lui aussi reconnait avoir participé à la fraude, ne s’est pas encombré de précautions. L’ancien secrétaire général de la mairie du 5ème a déclaré à la barre : “Tiberi est l'organisateur et l'initiateur de ce système de fraude depuis vingt ans”.

Cette affaire ouverte en 1997 avait en son temps menacé le plus haut niveau du pouvoir lorsque Jacques Chirac, mentor de Jean Tiberi et maire de Paris de 1977 à 1995, était à l'Elysée.
_ En raison des retards pris par la justice, l'affaire est aujourd'hui vidée de sens, Jean Tiberi, maire de la capitale entre 1995 et 2001, étant en fin de carrière. Même s'il est déclaré coupable et inéligible, il pourra suspendre la sanction par un appel. Il encourt en théorie un an de prison et 15.000 euros d'amende.

Dans leur ordonnance de renvoi, les juges d'instruction ne retiennent à charge que 196 faux électeurs nominalement identifiés.
_ Ils remarquent néanmoins que, du simple fait des radiations administratives de 1997 à 2002, le corps électoral du Ve est passé de 41.437 personnes à 34.978 soit une différence de 6.459 personnes.

Jamila Zeghoudi, avec agences

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